L'association d'objets hétéroclites au sein des sous ensembles culturels spécifiques, reflète et fait écho à certains aspects de l'existence du groupe concerné. Les objets choisis sont, d'une certaine façon homologues aux principales préoccupations, aux activités et à la conscience de soi collective de la communauté.
La cohérence de la sous-culture Punk est à ce niveau est visible. « Il y a un rapport d'homologie évident entre les vêtements trash, les crêtes, le pogo, les amphétamines, les crachats, les vomissements, le format des fanzines » p121. Et de diverses valeurs démonstrativement négatives, voir nihilistes... Parodiant ainsi la pauvreté, la singeant au travers de modes vestimentaires et des attitudes provocantes, ils cherchaient la condamnation d'une société injuste et divisée qui se manifestait.
On ne peut cependant comprendre les signes uniquement qu'a partir des rhétoriques extravagantes des punk, qui en apparence disent ce qu'ils veulent dire, sans que pourtant s'expliquer eux même du sens de leur pratiques. Pour identifier la source de ces dernières, l'on doit d'abord isoler ce qui génère ces manifestations:
son moteur.
Les éléments de compréhension de son fonctionnement sont a chercher du côté d'une branche de la sémiotique, mettant en lumière la polysémie d'un texte, qui est susceptible d'engendrer une série potentiellement infinie de significations. Lorsque celle d'un texte ou le principe même de signification est remis en question, il ne s'agit pas de parler de structure ou de système, mais de position du locuteur et plus largement, du processus de construction de sens. Il s'agit de contester la conception dominante d'une relation entre signe et référent, signification et réalité, à travers le concept de pratiques signifiantes. La langue devient ainsi actrice et vivante, et se positionne par rapport au sujet, qui le met en procès, d'ou la possibilité d'adaptations infinies.
Ces pratiques signifiantes ont été notamment mises en lumière, au niveau artistique, par le groupe Tel Quel, et sur le plan linguistique, par le travail de Julia Kristeva dans la Révolution du langage poétique, analysant le potentiel subversif de la langue à travers une analyse de la poésie symbolique française.
La définition et le sens qu'elle donne de ces pratiques signifiantes, mérite d'être cité: « mise en place et interruption ou la traversé d'un système de système de signes » qui « requiert l'identité d'un sujet parlant au sein d'une institution sociale que le sujet reconnaît comme le sujet de son identité. La traversée du système a lieu lorsque le sujet parlant est mis en procès et opère une coupe oblique, en quelque sorte , à travers les institutions dans lesquelles il se reconnaissait précédemment. Elle coïncide ainsi avec le moment de la rupture sociale, de la rénovation et de la révolution. » infra page 127
Dans ce sens, la cohérence du système punk se trouve en fait dans sa nature elliptique, et lacunaire de façon ostentatoire. Il s'agit de se distancier de la culture des adultes, par l'extériorité, et une dimension imaginaire science fictif, tout en revendiquant leur appartenance prolétarienne, mais de façon maquillée, quasi guignolesque. Cet imaginaire représenté, refuse ainsi d'être réduit par l'interprétation, il cultive son sens du paradoxe et de l'ambiguïté déformative et fragmentaire ne se représentant qu'en tant qu'abstrait, en attirant l'attention sur l'acte de transformation de l'objet.
Travaillant les significations, au travers d'une signifiance radicale, d'un flottement.
A noter, qu'actuellement cette forme de communication subversive a été reprises, de façon trés édulcorée, par le monde du spectacle, et plus récemment, de la politique.
voici une image, plus que suggestive, si l'on sait ce qui s'est passé pour Segolène Royal lors des primaires socialistes...
Ici, on voit bien le candidat socialiste, déposer son dossier vert, sur la table, sur laquelle on peu distinguer, de façon très épisodique, son affiche de campagne. C'est une méthode de communication, comme une autre.
Plus gros, encore, et plus spectaculaire, la mise en avant d'images par Marine Le Pen , lors du débat avec J. Luc Mélanchon. Elle utilise le temps VIDE- dont elle dispose pour remplacer, le brouahah de son adversaire par " des images évocatrices, dénoncant le "mensonge" et l' "hypocrisie" notez bien que je met les guillemets, de ses adversaires. -
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire