Sommaire.
Introduction
I- Le Tao, source de toute vertu.
II- Complémentarité du modèle de K'ong Tseu et de Lao Tan.
Conclusion
Annexes
« Le mot infini, comme les mots Dieu, esprits et quelques autres expressions, dont les équivalents existent dans toutes les langues, est non pas l'expression d'une idée, mais l'expression d'un effort vers cette idée »
Introduction
I- Le Tao, source de toute vertu.
II- Complémentarité du modèle de K'ong Tseu et de Lao Tan.
Conclusion
Annexes
« Le mot infini, comme les mots Dieu, esprits et quelques autres expressions, dont les équivalents existent dans toutes les langues, est non pas l'expression d'une idée, mais l'expression d'un effort vers cette idée »
Edgar ALLAN POE, Eurêka
Introduction:
D'un point de vu culturel, la Chine a fondée sa raison sur des catégories étrangères à la pensée occidentale bien qu'elle connaisse à la base, des structures sociales et politiques assez comparables à notre civilisation. De la même façon que nos penseurs de la Grèce antique (comme Aristote, Socrate, Platon), les chinois de l'Antiquité ont élaborés une conception du monde dont leurs descendants ont pu se satisfaire pendant plus de deux mille ans, et que divers peuples d'Asie ont adoptés à leur gré. Ainsi les premiers penseurs philosophes de la Chine travaillent sur une tradition religieuse qui remonte au III ème millénaire avant notre ère, soit de la dynastie mythique des Yin. Cet héritage fonde le socle commun traditionnel, d'ou va se dégager durant l'époque féodale (VIII ème- VI ème siècle av-jc) les deux systèmes philosophiques que sont le confucianisme et le taoïsme, exprimant deux tendances de l'âme chinoise: le positivisme ritualiste et conformiste qui va s'exprimer dans l'aristocratie bureaucratique en devenir, le mysticisme esthéticien et plus libertaire de l'autre. Ces deux systèmes de pensés sont les seuls survivants à l'époque impériale et aux affrontements des systèmes philosophiques qui ont lieu durant le Vème- III ème siècle av-jc, jusqu'à la formation de l'Etat confucéen. La seul nouveauté à signaler ensuite, reste l'influence du bouddhisme, et encore, avec une longue période d'adaptation aux mentalités chinoise. Ainsi l'on peut se demander quels sont les concepts qui constituent les catégories fondamentales de la pensée chinoise? Et de quelle façon, vont elles être structurées et structurantes de la société chinoise et de leur « morale »? Puis dans un second lieu quels sont les philosophes représentatifs du confucianisme et du taoïsme, et de quelles façons ont-ils montrés la voie? Finalement, considère t-elle à la personne si chère à la morale chrétienne , à l'individu, ou bien à autre chose (n'oublions pas que nous parlons d'un système comparable au notre)? En suivant ce fil d'Ariane, nous allons voir en premier lieu les principaux concepts de la pensées chinoises au travers de la société, qui transparaissent au travers du Yin et du Yang, puis dans un second lieu au travers de quelques exemples, l'opposition et la complémentarité des deux systèmes philosophiques que sont le Confucianisme et le Taoïsme.
I- Le Tao source de toute vertu.
La société chinoise est marquée par une dualité entre communautés paysanne, dominées par une aristocratie militaire à l'époque féodale puis, plus bureaucratique à l'époque impériale. Celle-ci est représentée sur le plan spatiale par l'opposition ville et campagne. Sur le plan politique et économique par les fonctions du pouvoir dominant des villes. Et sur le plan temporel, par la variation des rythmes de vie, caractérisés par les saisons, les travaux, et les fêtes pour les paysans , et par (opposition) la permanence de la vie, pour les citadins. Pour assurer une continuité de la vie en commun entre deux mondes si différents, il a fallu assurer une répartition des tâches et un classement des idées bien conçues. Ainsi, les « classiques », livres canoniques du confucianisme, sont le produit de ce travail d'abstraction et de classification.
La pensée chinoise est dominée par l'idée d'interdépendance entre le monde humain et naturel, fondé sur une disposition hiérarchique des êtres et des choses au travers des concepts de tao, de yin et de yang, d'éléments, et de nombres. Les philosophes appellent le tao le principe d'ordre qui fait l'unité de l'univers sous son apparente diversité. Il désigne la voie, exprimant la vertu efficace issu du pouvoir du ciel, du roi, seigneurs ou autres devins. Au niveau du pouvoir politique, ce principe permet d'unifier le principe d'ordre paysan résidant en un site consacré (lors de fêtes saisonnières), et l'ordre du noble émanent du chef, à travers de la figure du pouvoir royal. Ce dernier tenant son pouvoir directement du ciel. Il est ainsi responsable de l'espace, donc, de la soumission des vassaux, et du temps, soit les saisons et les récoltes. Le tao quoiqu'il soit unique, se diversifie sous deux aspects que sont le yin et le yang, principes qui servent à cataloguer les choses, les espaces et les temps. Le yin est principe des ténèbres, du froid et le yang est principe du soleil et de la chaleur. Correspondant à la fois, à des saisons, à des directions et à des principes sexués, ils jouent le rôle de catégories qui permettent de classer toute choses en deux groupes. Impliquant surtout un rapport hiérarchique, le yang étant supérieur au yin. (ainsi la femme et le yin et l'homme le yang par exemple).
Le classement d'un être dans l'une ou l'autre catégorie dépendant de sa position relative, supérieure ou inférieure par rapport à un autre être donnant à ce yin et yang ses qualités et attributs. Cette classification a joué un grand rôle dans la philosophie et la science chinoise, figurée sous la forme de diagramme dit du Yi King (représente l'ordre du yin et du yang sous des formes géométriques complexes). Autre façon de symboliser l'univers, mais aussi plus connu, est la répartition en cinq éléments, chacun correspondant aux saisons, plus une cinquième centrale, qui sert de pivot au temps. De la même façon, les sages représentent à l'aide des nombres l'ordre hiérarchique qui régit l'univers.
C'est adapté à l'homme, que ce concept devient intéressant. En effet, de part ses constituants yin et yang, l'homme est fait d'éléments terrestres et célestes, soit deux séries d'âmes, la première yin et la seconde yang, issues du ciel (souffle et énergie psychique). Le médiant de ces âmes étant la volonté intelligente qui réside dans le coeur (viscère centrale) chargée de maintenir la cohésion de celles-ci sollicitées par les attraits du monde extérieur et tendent à se disperser ce qui signifie mort et maladie. Il y a cinq viscères qui communiquent avec le macrocosme par les ouvertures du corps situées dans les organes des sens. De cette interdépendance viscère-monde extérieur dépend la vitalité de l'individu. Mais aussi la morale, des vertus et passions directement reliés aux viscères et interférences avec le macrocosme. C'est ainsi que les moraliste prescrivent les comportements propres à entretenir l'harmonie entre les deux univers. Vitalité et sainteté ne sont donc qu'une seul et même réalité (micro-macro), dont le souverain est le garant au niveau universel.
II- Opposition et complémentarité du modèle de K'ong Tseu et de Lao Tan.
Si l'on doit dater chronologiquement les deux système philosophiques en remontant à leur fondateur K'ong Tseu (dit Confucius) et Lao Tan ( dit Lao Tseu), on doit considérer, de par la datation des écrits, la première comme plus ancienne (VI ème siècle av-jc contre III ème siècle av-jc). L'apport original de K'ong Tseu, est d'avoir donné aux anciens idéaux et croyances, un sens nouveau en prêchant le perfectionnement moral par un retour aux pratiques et préceptes de sages souverains de l'antiquité. L'idéal de la philosophie de ce dernier, d'après les Entretiens de Confucius, recueil de dicta rassemblé a posteriori par ses successeurs, c'est « l'homme supérieur », dont les intérêts et connaissances universels doivent l'habiliter à mener les homme, pratiquant le Jen, soit l'humanité et respect de l'homme, et yi, traduisible par l'équité et la justice. Ces principes sont complétés par les règles de convenances, de bonne foi et de sagesse. C'est une morale terre à terre, et peu métaphysique. Après K'ong Tseu, un autre grand théoricien va influencer le confucianisme jusqu'au XIII ème siècle, c'est Siun Tseu se référant toujours à la valeur des sages et de la civilisation plus qu'a la nature humaine qu'il considère être comme mauvaise, l'éducation relevant les mauvais instincts. Il concili aussi sa vision du confucianisme avec le taoïsme sur des bases pratiques plus que mystiques. Toutefois, en prescrivant, pour le coeur, l'esprit de quiétude et l'unification de l'esprit au travers d'une volonté de concentration et un Etat idéal qui devrait logiquement se tenir immobile de part son efficacité rationnelle, parfaitement organisée.
En effet, si l'on reprend les precepts du taoïsme prônés par Lao Tan, on retrouve dans son texte le Tao-tÖ King ( Le livre de la voie et de la vertu), le principe d'immobilité. Le tao, principe ineffable et unité originaire, qui est ni être ni non-être, et produit et agit par le non agir de façon spontanée. Pourquoi? Car pour entrer en harmonie avec le rythme de la vie universelle, il faut éviter l'action délibérée, car tout action entraîne une réaction. Il ne faut pas non plus émettre de thèse, car toute thèse a une antithèse. Cette vision a des similitudes avec la philosophie bouddhique, dans le cadre des prises de positions psychiques et cette volonté d'unité du tao. Mais aussi de part la vision impermanente et illusoire du monde qu'elle oppose à l'immobilise, avec la métaphysique d'Héraclite d'Ephèse. Ainsi, selon un autre grand penseur taoïste, Tchouang Tseu, le tao est une réalité qui peut être connue par l'extase, qui s'obtient par le rejet hors de soi de tout, pour parvenir à l'Illumination. (un peu comme Bouddha qui après avoir atteint le nirvana, court-circuite le cycle de transmigration des âmes). Du point de vu profane, l'utilité de cette philosophie vient de ses apports mystiques (théoriques et rationalisés) et de son anti-conformisme, rejetant à l'opposé du confucianisme, l'apport de la civilisation, et de la science considérée comme artificielle, pour le wou-wei le sans action, dans le sens ou il faut laisser les choses telles que la nature nous les a faites.
Conclusion:
Deux systèmes philosophiques, mais aussi religieux par conséquent, se trouvent impliqués dans l'organisation d'un monde comparable au notre à la même époque, de part ses structures sociales et politiques. Mais qui vont donner un autre paradigme à la notion de morale, qui n'est plus un fondement à part entière comme en occident pour la loi mosaïque, mais qui se trouve englobé dans un tout constitué dans une cosmogonie organisatrice datant elle même de temps immémoriaux. D'un ordre issu de la voie, le tao principe ineffable et unité originaire, découle le yin et le yang qui tirent leurs attributs de la classification des choses et des êtres de se monde de façon hiérarchisé. Fondant ainsi le pouvoir du roi et de l'empereur, qu'il tire du ciel, et dont il est le dépositaire, ce qui inclus des responsabilités vis à vis de l'ordre universel. L'homme tirant sa force spécifique de son intelligence, qu'il tire du coeur, lui même ouvert au monde par les sens, et qui est régulateur de l'homme, et donc aussi de sa morale. Chaque chose à son sens, et rien n'est séparé du tout! Il est aussi important de voir de quelle façon ces philosophies, notamment le taoïsme conduisent théoriquement à l'annihilation de la personne au travers du concept tao, contrairement à la pensée judéo-chrétienne qui mène à la « personne ». De là, pourrait découler un certain nombre de facteurs d'explications historiques et comportementales à entrevoir. Voilà la vision philosophique du monde rationalisé par les penseurs chinois. Construit, sur des milliers d'années d'expériences empiriques, et sur les réalité socio-politiques du moment. D'ou la conciliation du confucianisme doctrine du comportement plus pratique, et terre à terre, et dont le fondement moral est incontestable. Et du taoïsme, plus mystique et ancré dans une logique explicative et intérioriste. Bien évidemment, cette explication ne vaut pas en tant que modèle, car il est évident qu'au cours du temps, les deux philosophies vont avoir une influences considérables tant sur le plan philosophique que pratique, et vont évoluer vers d'autres dialectiques et des syncrétisme qui vont leur donner d'autres aspects, sans parler des influences extérieures, tant sur le plan culturel que politique.
ANNEXES
bibliographie:
Ouvrage principale:
Les philosophes de l'antiquité au XXe siècle, histoire et portraits, dir de Maurice Merleau-Ponty, 2006, édition le livre de Poche.
Ouvrage de références [bibliographie tiré de l'ouvrage principal]:
sur le confucianisme:
comprend l'oeuvre de Kon'g TSEU, comprenant les six classiques (Vème-VI ème siècle av-jc).
– Le livre des mutation ( Yi King)
– Le livre des vers (Che King)
– Le livre des écrits ( Chou King)
– Les rituels
– Les annales du printemps et de l'automne ( Tchouen Ts'ieou)
– Classique de la musique.
A ces ouvrages il faut rajouter les entretiens de Confucius (Louen Yu).
Le taoïsme
Lao TAN, Le livre de la voie et de la vertu (Tao-tö King), III ème siècle av-jc. Cet ouvrage a été traduit en français, avec une étude critique du texte de J.-J. L Duyvendak, sous le titre de Le livre de la voie et de la vertu Paris, 1953.
Les écrits de Tchouang TSEU, traduits en anglais par James Legge, Texts of Taoisme, coll. « sacred Books of the East », vol. 39 et 40, Oxford, 1891.
A venir:
Les fondements de la pensée raciale républicaine.
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