dimanche 16 août 2009

Le changement climatique

Tiré de l'ouvrage de Sylvie JOUSSAUME, climat d'hier et de demain, CNRS édition, Paris , 1999, 143 pages

Le changement climatique

Le changement climatique fait partie de la composante environnementale. Composante qu'il est nécessaire de prendre en compte dans l'économie de marché maintenant que nous sommes au bord du gouffre! La prise en compte de la donné environnementale n'est plus une option, c'est une nécessité, pour la survie des générations futur.
Cependant certains facteurs qui nous sont présentés faux ou difficilement compréhensibles du point de vu d'un non spécialiste qui a tendance à caricaturer les tendances sous la pression de la masse média, au travers des journaux télévisés notamment. Ainsi, Des qu'une situation météorologique particulière perdure quelques temps, on a tendance à s'inquiéter, en associant un événement ponctuel à une tendance climatique dont les échelles de temps sont beaucoup plus importantes. Ainsi, les extrêmes chauds et froids font partie du hasard du temps. Un temps variable est aléatoire par nature, rappelez vous de l'hiver 1985, les chaleurs de 90, les canicules de 2003. En réalité si nous voulons voir réellement les variables des changements climatiques, il faudrait observer les changements sur une échelle de temps plus longue, de l'échelle de plusieurs dizaines d'années au minimum (30 ans).
Toutefois malgré ce caractère imprévisible, il existe des variables fixes dans le temps comme les régions naturelles auxquelles on donne une image du climat plutôt fixe, dont il faut prendre compte pour contrôler les variations. Définir le climat revient donc à déterminer des conditions moyennes de température et de pluviométrie, et c'est par rapport à cela que les écarts à la moyenne définissant le climat de chaque région de la planète. Il existe ainsi des classifications pédagogiques dont la plus connue est celle de Wladimir köppen (zones climatique) au début du XX ème siècle. Dans ce sens on peut dire que les plantes sont les meilleurs indicateurs climatiques de par leur résistance aux variations météorologiques, marquant la continuité au travers de la diversité des intempéries. Cet indicateur semble immuable à l'échelle d'une vie humaine, mais sont susceptibles d'évoluer, si le climat change. Un des exemple le plus connu est celui du Sahara, il y a 6 à 8000 ans, ou vivait autrefois une faune et une flore correspondant à la savane sauvage, cela grâce à un climat plus clément et des pluies abondantes.

Le climat se réchauffe t-il?

En fait, il est difficile de le savoir. Car qui dit climat, dit mesure du climat ! Et les mesures standardisées que nous avons actuellement sont toutes récentes. Au niveau mondial, ce n'est qu'à partir de 1873 qu'un réseau international de mesures météorologique soit mis en place, et encore, certaines parties du monde étaient délaissées, comme l'espace africain, nord américain, et antartique. De plus, la méthodologie employée, n'était pas très fiable, sans parler du lieu d'installation de ces stations météo, le plus souvent situées en ville. Mais en compilant les informations, et en corrigeant ces biais le plus possible, les scientifiques évaluent un réchauffement du climat depuis un siècle d'une amplitude allant de 0,3 à 0,6°C.
Mais dont rien ne dit que l'homme soit responsable. Pour déterminer cela, il faudrait mieux comprendre la mécanique du climat, qui est très complexe de part son fonctionnement et pouvoir lier les événements climatiques à une chaine causale la liant à des activités anthropiques. Mais comment faire, quel point de comparaison prendre? En fait la seule solution de mieux comprendre les variations du climat présent est de reconstituer les variations naturelles du climat du passé sur une plus grande échelle de temps. C'est le domaine de la paléoclimatologie.

Les méthodes du paléoclimatologue.

La compréhension du climat du passé se fait par le biais de l'observation des traces laissées par ces variations du climat, sur son environnement:
La moraine: Par l'étude de l'avancée et du recul des glaciers, grace à la moraine, une roche issu du substrat rocheux, arrachée et entraînée par l'avancée des glaciers.
Les anneaux des arbres: permet de retracer les variations climatiques, en fonction de la régularité et la grosseur des cernes.
Pour des périodes plus reculées, ces indicateurs sont obsolètes.
Car une glaciation va effacer la précédente. On va donc avoir recours à d'autres:
Les isotopes de l'oxygène: présent dans les sédiments des fonds marins. Les isotopes lourds seront plus présent durant les périodes glaciaires, et inversement. On remarque ainsi, grâce à cette méthode , qu' en durée les périodes clémentes ne représentent pas plus que 10% du temps. Nous vivons donc dans des conditions climatiques assez exceptionnelles, c'est la période dite interglaciaire. La normalité semble donc être la période glaciaire.
Dans le même sens on analyse les variations d'isotopes au travers de carottes glaciaires ( les proportions sont alors à inversée), ainsi que les pollens. En ce qui concerne les carottes glaciaires, elles sont très utiles, car les bulles d'aires piégées dans ces glaces nous ont permis de mesurer la quantité de gaz carbonique dans les atmosphères passés, et de relier la variation de gaz carbonique dans l'atmosphère et celles du climat, non pas causalement, mais par corrélation. En effet, la concentration de gaz carbonique corrèle avec les variations du climat.
Ce qui nous amène à nous interroger sur la place de l'homme sur les variations du climat.
L'empreinte humaine sur la variation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère est incontestable, nous sommes ainsi passé en 100 ans d'une concentration de 280 à 350 ppm, c'est le record absolu depuis 160000 ans, et de la même façon les variations produites se font habituellement sur des échelles de temps millénaires, alors qu'il n'a fallu qu'un siècle aux hommes pour produire le même effet.
Parmi les causes des émissions de dioxyde de carbone, on retrouve en premier lieu la déforestation, car n'oublions pas que les arbres sont nourris de gaz carboniques transformés en sucres vitaux grâce à la photosynthèse. En faite la déforestation ne fait qu'accélérer le processus d'oxydation qui se produira de toute façon à un moment ou à un autre. C'est le reboisement qui pose problème. On estime ainsi que la déforestation a contribué à un tiers des émissions des gaz à effet de serre... Mais le gaz carbonique ne représente « que » 65% de l'augmentation totale de l'effet de serre. On retrouve ainsi en seconde place à des quantités moindre, mais absorbant plus efficacement le rayonnement infrarouge: le méthane, pour 20%, et les chlorofluocarbures pour 9% que l'on appelle aussi CFC, présent dans les aérosols, les réfrigérateurs entre autre. Le méthane quant à lui est issu de la dégradation de la matière organique en milieu anaérobie, c'est à dire dépourvu d'aire. On la trouve donc principalement dans les zones marécageuses et tropicales humides, marécages qui se sont multipliés avec les rizières, sans parler des effets catastrophiques de l'élevage de bovin. Tout ces facteurs vont jouer sur l'équilibre radiatif de la planète.

Quelles conséquences pour l'avenir?

C'est le flou le plus total! On ne connaît pas assez les mécanismes qui régissent le climat pour dire ce qui se passera demain.
- Le flou quant aux productions futur de gaz à effet de serre. Augmenteront t-ils de façon exponentielle avec l'arrivé des pays émergents à une niveau de vie confortable? Qu'en sera t-il de l'accroissement démographique et des besoins énergétiques?
- Le déséquilibre du carbone émis est pour l'instant stockée dans les océans et par la biosphère continentale. Leur rôle dans le stockage de ce gaz est d'autant plus méconnu, que les effets induits par l'augmentation de ce gaz va provoquer des changements sensible dans la circulation océanique et dans la biosphère qui est entrain d'être détruite
- Incertitude concernant le bilan radiatif des nuages
- Incertitude concernant le comportement futur des calottes glaciaires, avec la fonte des inlandsis continentaux (pas des océans, a cause du principe d'Archimède de la conservation des masses) qui pourrait entrainer une augmentation des niveaux des océans ou biens au contraire les évaporations supplémentaires provoquer des précipitations venant grossir l'inlandsis antarctique ou bien la fonte des glaces antarctiques pourraient provoquer un refroidissement de la planète, car relâchant de l'eau douce moins dense, jouant sur le rôle régulateur des courants marins connus. De même à quantité égale, une eau plus chaude aura tendance à se dilater. On évalue l'élévation du niveau des océans à 50 cm pour 2100, et à plus d'un mètre pour le siècle à venir avec toute les incertitudes que cela comprend, sans parler des dangers pour les multiples îles et atolls, les côtes, et régions basses comme au pays-Bas par exemple
- Une pluviosité plus importantes entraînant des conséquences néfastes dans les tropiques, avec plus de catastrophes naturelles, et dans nos lattitudes une accentuation des hivers pluvieux et des été secs Grosso modo un changement dans la répartition des pluies...
- Incertitude concernant l'océan tout en sachant que la forte inertie thermique, et la circulation océanique thermocline se fait sur des millénaires, on pourrait avoir à faire à des effets boomerangs d'ici quelques années à plusieurs millénaires.
Nos connaissances sur les changements climatiques et la part que peu y avoir l'homme dans le système sont maigres. Pour autant il ne faut pas baisser la garde et limiter l'ampleur probable des catastrophes à venir. Car il y en aura! Il s'agit de prendre consciences des enjeux futurs comme l'accroissement démographique qui participe à fragiliser notre écosystème par la consommation et la production de gaz comme le méthane. Sans parler des voies déjà prises par nos sociétés productiviste trop polluantes qui vont conduire à notre autodestruction. La solution se devra donc d'être globale. Ainsi quelques espoirs pointes tels que la conférence de Rio en 1992, et de Kyoto en 1997, voulant réduire l'émission des gaz à effets de serre de 5,7% d'ici 2012 dans les pays industrialisés. Mais attention aux phénomènes de modes. Le climat est une question de grande échelle de temps, et les effets d'une politiques ne pourront se voir que dans des centaines d'années. Il s'agit désormais de faire des choix.

Nous ou notre descendance!


Il s'agit donc de s'intéresser de voir les choses de loin de les apprécier sur un temps plus long. Le problème c'est que le pouvoir politique réel n'appartient pas à la population, qui vote de façon occasionnelle pour ses représentants (pas tous!). Mais à des têtes politiques sensés représenter des intérêts communs. En réalité, ces derniers cherchent avant tout leurs propres intérêts qui se jouent sur quelques années de leur vie. Il s'agit de faire plaisir à son électorat, rattraper le plus rapidement possible, pour terminer avant la fin du mandat, et acquérir la confiance des électeurs. Au fur et à mesure que les années passent, les décideurs changent, mais pas la nature des personnes qui accèdent au pouvoir, qui est structurelle, et donc récurrente. car pour accéder au pouvoir, il faut faire des concessions et faire plaisir au plus large électorat possible, électorat lunatique selon les modes et les époques. Les conditions d'exercices seront donc changeantes, peu prévoyantes et prévisibles sur une plus large échelle de temps, même si elles le souhaite. Pourquoi? Car une décision prise par un tel, pourra être annihilée par un autre quelques temps plus tard, par simple opposition politique ou par choix personnel.
Nous sommes donc dans une impasse. Comment faire?
- D'abord la prise de conscience du temps long dans la nature, qui s'oppose aux modifications induites par la toute récente mondialisation, cette nouvelle « économie monde » selon les termes de Braudel. Un rythme effréné, conditionné par les révolutions technologiques que nous sommes encore entrain de vivre aujourd'hui. En parallèle ces révolutions ont été la cause autant que la conséquences de mutations sociales et économiques. L'exemple le plus frappant ? La pilule est le produit des avancées technologiques récentes, a obtenu son plein épanouissement dans le contexte d'après mai 68, ouvrant des nouveaux débouchés à l'industrie pharmaceutique.
Ces rythmes sont tout à fait inconciliables avec le temps long. Hors, la « nature », c'est à dire l'écosystème, le géosystème dans lequel nous vivons dépend de processus longs et coûteux en énergie. Le renouvellement des nappes aquifères en est un bon exemple. L'utilisation parcimonieuse des ressources dont nous disposons, autant que nous puissions appeler cela ressource d'un point de vu anthropocentriste, est indispensable pour éviter de tout ruiner.
- Ensuite en adoptant un rythme de vie adapté au rythme terrestre, ainsi qu'au notre. C'est un rythme variant peu, est régulier dans le temps, quoique variable d'un moment à l'autre. Ce sont les saisons. En vivant au rythme des saisons, c'est à dire en évitant de vouloir d'aller à contre courant avec. Evitez la surconsommation en énergie, avec par exemple, le climatiseur, fortement producteur de CFC ... Produire le nécessaire, le superflu peut exister, mais en quantité négligeable en accord avec la situation du moment. (pas d'excentricité, comme manger détruire des forets entières pour construire un palais..)
- Pour la mise en pratique de ce rythme de vie conséquent, il est nécessaire de remettre en question la démocratie telle que nous la connaissons, et mettre en place un pouvoir très stable dans le temps. A la fois de part sa forme, que sur le fond, pour éviter les variables inhérentes aux décisions prises à ce niveau. C'est la remise en cause du pouvoir politique tel qu'il existe en fait, depuis la Révolution de 1789 en France.

Conclusion: C'est donc la société de consommation telle que nous la connaissons actuellement qui est remise en cause. Il n'a pas fallu longtemps à celle-ci, à détruire en 3 siècles, plus que l'ont fait toute les générations précédentes réunies. J'en conclu que le rythme des sociétés passés ayant été plus approprié que le notre au respect du milieu dans lequel ils vivaient. Il faut donc le prendre pour référence de notre futur rythme de vie. Celui-ci exigeant de nombreux sacrifices consuméristes, il sera nécessaire de passer par une phase de sevrage, dite de mutation conséquente (décroissance?). Celle-ci, par opposition aux exigences du temps long devra être courte, voir même brutale et passera obligatoirement par une phase de trouble, ou bien (et aussi peut-être) par des catastrophes issus de changements brutaux de notre milieu.
Débat sur le forum yabiladi. Lors du sommet de Copenhague ! Encore un phénomène de mode.
NB: j'ai un peu étudié le phénomène de changement climatique dans mes cours de "Changements globaux" en licence d'Histoire-géographie à la faculté de Paul Valéry à Montpellier III.

2 commentaires:

gosein a dit…

Par hasard sur votre blog !Je pense qu'il faudrait réviser votre approche de la socièté de consommation. Celle ci n'est pas la cause de nos problèmes, mais la conséquence de la croissance de l'espèce humaine. Nous sommes trop nombreux Monsieur et en particulier dans les pays où la religion favorise des idéologies moyenageuses.
Puisque vous aimez l'afrique et les africains conseillez les de mettre un frein à leur libido. Peut être qu'un jour cela les disuadera de nous "envahir"

Othman a dit…

Je vous remercie de votre commentaire, même si nous ne partageons pas les même valeurs. Sachez toutefois que nous sommes tous, en parti responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons, en tant qu'élément constituant de la biocénose. La responsabilité est un caractère proprement humain,qui existe car nous avons une conscience, c'est ce qui nous différencie des animaux.