SOMMAIRE
Introduction
Partie 1: la culture: de l'homme à l'animal il n'y a qu'un pas!
1-Le mépris de l'animal: «La culture, propre de l'homme?».
2-Fonctionnement naturel, fonctionnement social: dans quelle mesure l'homme surpasse l'animal?
3-Les communautés imaginaires.
4-L'homme être pensant: la machine à idées.
5-Processus de la « machine à idées » vers une culture structurante.
Partie n°2 La culture: du passage à l'histoire au post-modernisme.
1-Primum vivere
2-L'apparition de l'Etat.
3-La pensée sauvage, l'analphabétisme du citadin.
4-La culture générale face à la culture traditionnelle.
5-Une problématique contemporaine: la culture général face au post-modernisme culturel.
Conclusion
Partie n°3 critiques
1-Le territoire de l'historien battu en brêche.
Introduction
Partie 1: la culture: de l'homme à l'animal il n'y a qu'un pas!
1-Le mépris de l'animal: «La culture, propre de l'homme?».
2-Fonctionnement naturel, fonctionnement social: dans quelle mesure l'homme surpasse l'animal?
3-Les communautés imaginaires.
4-L'homme être pensant: la machine à idées.
5-Processus de la « machine à idées » vers une culture structurante.
Partie n°2 La culture: du passage à l'histoire au post-modernisme.
1-Primum vivere
2-L'apparition de l'Etat.
3-La pensée sauvage, l'analphabétisme du citadin.
4-La culture générale face à la culture traditionnelle.
5-Une problématique contemporaine: la culture général face au post-modernisme culturel.
Conclusion
Partie n°3 critiques
1-Le territoire de l'historien battu en brêche.
2-Le moteur de l'histoire comme fondement conceptuel.
3-A venir: La causalité dans les sciences humaines.
Annexes
citation:
« Ce que j'ai appris, je ne le sais plus. Le peu que je sais encore, je l'ai deviné »
CHAMFORT.
Citation extraite du dictionnaire des citations de la langue française de Pierre RIPERT, édition Maxi-Poche référence, 1999, Union européenne, P73.
Introduction:
Nous avons précédemment tenté de réévaluer des concepts que nous connaissons déjà en histoire au travers du prisme de sciences dites dures comme la physique et la biologie. Puis au travers d'une discipline particulière longtemps diabolisée: la sociobiologie, dont on sait qu'elle prend à nouveau de l'importance aujourd'hui, surtout dans le monde anglo-saxon sous le nom de behaviorisme. Pourtant il apparaît dans ces travaux, que l'homme est son histoire n'y apparaissent qu'en filigrane. Car il constitue, la finalité de cette étude. Pourquoi? Parce que celui ci, comme toutes les autres espèces animales vivantes sur terre, est susceptible d'avoir une conscience de soi. Et pourtant l'homme est le seul à avoir senti le besoin de l'exprimer. Doit-on lier ce besoin à ses capacités cognitives ? Au fait qu'il soit le seul à se projeter mentalement dans des espaces-temps différents, capacité qui est comme je l'ai dis; construite? Nous sommes dans un carrefour: celui des sciences de la vie et les sciences de l'homme. Car pour qu'il émerge de l'histoire, il va d'abord falloir que l'homme émerge de lui même. Cette émergence va définir les conditions de son développement et de ses possibilités futurs, soit en un mot de son histoire. C'est ainsi son « bouillon de cultures primordial » qui va le faire naître. Que doit-on comprendre par bouillon de cultures? On doit le voir comme probablement l'apparition, mais surtout le développement du propre de l'homme; c'est à dire d'une culture qui lui est spécifique (jusqu'à preuve du contraire), et qu'il a su développer à un point jamais atteint par aucune espèce vivante sur terre. Les nouvelles sciences, notamment, la neurobiologie et la psychologie cognitive ont permis de redéfinir la notion de culture. Dans ce domaine les travaux de Jean-François Dortier sont précurseurs dans la compréhension de l'homme dans son déploiement initial. Celui qui va poser les bases de toutes ses structures mentales. La première pierre est souvent la plus importante, car son matériel est une teneur constitutive du reste du bâti. Dortier est un écrivain scientifique et cofondateur du mensuel les sciences humaines, il a écrit plusieurs articles consacrés à la psychologie, au langage, à l'éthologie, à la sociologie. De part son panorama diversifié, il apporte une pluridisciplinarité aux sciences de l'homme qu'il étudie. Il démontre par son travail que la nature de l'homme est loin d'être facile à saisir. Dans un second lieu, nous avons un travail de vulgarisation remarquable, dépassé sur certains points, mais qui va trouver une visée plus pratique à cette notion de culture. C'est le travail de madame Jeannine Orgogozo-Facq nous donnant à cette dernière une portée universelle et moralisatrice dans le sens de l'histoire (bien qu'il n'y ait malheureusement pas de référence chronologique) bien établi, et nous interroge sur des problématiques actuelles concernant le devenir de cette culture dont on nous parle tant. En effet, cette dernière est une ancienne élève de Georges Dumézil et d'Emile Benveniste à l'Ecole des Hautes Etudes et au collège de France, elle a aussi écrit précédemment un ouvrage sur « l'initiation à la religion » et tien régulièrement des conférences. Ces deux points de vus différents, se complète finalement, car à la théorie énoncé par Dortier, Orgogozo y apporte un côté pratique et une visée moral dans le sens de l'histoire contemporaine. C'est donc un pont vers l'histoire proprement dite qui est fait. Et leur divergence ne peut être qu'enrichissante, dans la perspective d'une dialectique constructive, voir même épistémologique. Ainsi, dans cette direction, l'on définissait auparavant la culture par opposition à l'animal (la nature) qui ne possédait pas d'organisation social, ni de langage dans le sens propre du terme. Récemment on a nuancé ces propos et on a prouvé que des cultures complexes propres aux espèces animales existaient, qu'ils étaient capables de ressentir des émotions et même faire preuve de moralité! Les limites humain-animal se doivent d'être redéfinis, pour mieux comprendre notre nature les sciences humaines doivent être complétés par les sciences de la vie, voir même la physique pour une meilleure compréhension de l'homme et de son histoire. Sommes- nous en sommes que le résultat de la mécanique de nos cerveaux? Ou bien le produit des sociétés humaines qui nous conditionnent? Nous allons tenter de répondre à ces questions, selon un plan progressif, en déterminant en premier lieu ce qu'est la culture, en allant plus loin pour voir ce qui fait l'essence de notre espèce. Puis dans un second lieu le développement symbolique de la culture dans l'histoire, pour voir ce qu'elle devient aujourd'hui dans nos sociétés.
Partie 1: la culture: de l'homme à l'animal il n'y a qu'un pas!
1-Le mépris de l'animal: «La culture, propre de l'homme?».
La définition du terme culture s'est faite jusqu'à récemment (c'est à dire jusque dans les années 80-90 voir même encore aujourd'hui) par comparaison, voir par opposition à l'espèce animal qui est considérée comme étant inférieur, et incapable d'adopter une attitude réfléchi et des aptitudes considérées comme étant proprement anthropomorphiques. Ceci de la même manière dont on pouvait le penser auparavant de certaines peuples que l'on considérait à tort comme des « sauvages primitifs » et que l'on devait impérativement civiliser pour leur salut.
Jeannine Orgogozo est un des défenseur de cette vision différenciée entre l'homme et de l'animal . Son point de vu mérite d'être exposé dans un premier lieu pour voir quelles en sont les bases, puis ensuite pour voir quelles en sont les failles.
Elle lie dans un premier temps le terme à son étymologie pour mieux le définir par la suite. En effet, le mot culture est un dérivé de la forme nominale du verbe latin « colo » supin cultum, qui signifie à la fois cultiver la terre, habiter un lieu, et honorer les dieux. Cette définition étant liée à éléments naturels conditionnant la survie de l'agriculteur et rythmant ses activités. Le mot latin cultus signifie « genre de vie humain » par opposition à l'absence de technologie de la vie animal. C'est donc en reprenant cette définition, qu'elle étend cette notion de culture humaine à :
– Une Langue parlée avec des mots.
– La Prédation ou production de nourriture aux moyens d'armes et d'instruments.
– L'Artisanat.
– La Cuisine.
– La Conceptions du Monde.
– Les Rituels, moeurs, institutions.
– Les Savoirs sur le Milieu.
– Le Misoneïsme
– L'Ethnocentrisme.
– L'existence chez quelques individus d'une « personnalité de base. ».
Cette définition vaut ce qu'elle vaut. Mais elle va notamment être mise à mal par l'éthologie, les neurosciences, et la psychologie. Doit on dire que la culture est le propre de l'homme par opposition à l'animal, comme pouvait le penser les romain durant l'antiquité? Cette remarque est-elle pertinente encore aujourd'hui?
En fait il existe de multiples « propres de l'hommes » définis à la fois par des philosophes, anthropologues, éthologues, théoriciens de tous genres. Mais aucune de ces définitions ne semble concluante, la culture humaine comprise. Ce qui a conduit les anthropologues à opérer une utile distinction entre la culture « matérielle » et la culture « symbolique » et qui jusqu'à preuve du contraire n'existerai pas dans le monde animal. On nous renvoit donc de la culture à autre chose: le symbole. Serait-il donc le propre de l'homme? Oui, dans la mesure ou il est représenté. Dans ce cas, serait-il à la base de nos sociétés? Rien n'est moins sûr, car il faut savoir que la société n'est pas une invention humaine, et qu'elle ne repose ni sur la culture, ni sur l'ordre symbolique, comme le prouve l'exemple de l'organisation social des loups.
En effet, ces derniers vivent en commun, coopèrent communiquent, s'entraident et sont liés par des liens d'affection et de fidélité. Dans un second lieu « la Prédation ou production de nourriture aux moyens d'armes et d'instruments. » existe aussi chez certaines espèces animales au sens strict du terme ainsi que chez des insectes comme les fourmis qui vivent en « superorganisme » avec une division du travail entre ouvrières et soldats. Elles pratiquent notamment l'agriculture (champignons), et l'élevage (pucerons).
Nous avons vu aussi , que Jeannine lie la culture humaine à « une Langue parlée avec des mots. », hors la construction de chaînes de mots existent chez les chimpanzés bien que limité. Ils ont accès au signe et au symbolisme. Cependant tout se passe comme si les chimpanzés pouvaient maîtriser quelques éléments du langage mais n'avait rien à dire. Nous sommes prêts à accorder aux singes des formes d'intelligence et de conscience, une protoculture et des capacités d'abstraction. Les frontières entre l'animal et l'humain s'en trouvent brouillées.
Ou se trouverait donc cette différence si fondamentale qui séparerait les êtres humains des autres espèces animales?
Cette différence serait, liée au niveau de conscience moins développé que chez l'homme. La métareprésentation, l'imagination, l'anticipation en sont des aspects visibles constitutifs. Tout cela est lié à l'univers mental de ces derniers. Ce qui caractériserait donc principalement la culture humaine serait son univers complexe et particulier qu'il exprimerait au travers d'une culture particulière elle même divisible en autant de parties que d'être humains, voir même plus. Le dénominateur commun étant les structures (physique ou mentale) du cerveau commune à l'ensemble de l'humanité
Il transparaît donc, bien qu'il semble existait une nature humaine; qu'elle soit difficilement définissable si l'on tente de la comparer au monde animal. Ainsi il existe deux hypothèses à l'émergence des cultures. Celle des sciences humaines qui ont répondu sous forme d'un « grand récit des origines », et la théorie de l'évolution qui affirme que les sociétés humaines est dans le prolongement de l'ordre naturel. Et les contraintes biologiques et écologiques suffisent à rendre compte d'une grande partie de l'organisation de la société.
2-Fonctionnement naturel, fonctionnement social: dans quelle mesure l'homme surpasse l'animal?
Il existe des instincts sociaux qui ont précédés l'apparition de l'homme. Cette sociabilité pouvant être accompagnée de sentiments moraux. Nous avons vu précédemment qu'elle est le rôle joué par les parentèles dans ce type de comportement dit « altruiste » chez les insectes. Le travail disciplinaire sur ce type de recherche aboutira dans les années 70 à l'apparition de la sociobiologie qui va fixer les seuils de l'évolution humaine. Ce fut Edward Osborne Wilson qui affirmait dans sociobiologie que « Le changement mental et social en arriva en fait à dépendre plus d'une réorganisation interne et moins de réponses directes à des caractéristiques de l'environnement. L'évolution sociale, en bref, a acquis son moteur propre ». Il établi ainsi un principe de bonnes intentions; dont celui d'établir une articulation entre nature et culture. Après cette déclaration s'établi des modèles théoriques dans une optique évolutionniste. L'aboutissement de ces travaux fut l'hypothèse de la coévolution gène-culture. D'après cette hypothèse, la sélection naturelle a favorisé dans l'évolution humaine les gènes porteurs de certaines aptitudes à acquérir certains comportements culturels. Ces cultures vont influer en retour sur la sélection de gènes « culturels ». Se met donc en place une boucle d'évolution (coévolution) entre l'environnement et les gènes, la culture et la nature humaine. Bien qu'elle connaisse un certain succès, celle-ci cache plusieurs difficultés: Notamment le fait qu'elle soit beaucoup trop théorique et peu ancrée sur des mécanismes précis.
L'homme a su dépassé un cap, celui des représentations est des idées. Sa capacité à lire dans les pensés d'autrui, lui a fourni l'outillage mental nécessaire au développement d'une culture qui lui est propre, une culture imaginaire.
3-Les communautés imaginaires
Cette différence se voit au travers de la culture symbolique. On peut la mesurer notamment au niveau du statu hiérarchique de tout à chacun, présente partout sous différentes formes. Chez les animaux, cette hiérarchie s'établie au travers de l'épreuve de force et de violence, avec des niveaux parmi ces derniers. Ainsi chez la poule, la violence physique et le principal instrument de pouvoir. Chez les mammifères, en détrônant le chef et on acquière un statu que l'on n'avait pas auparavant, ce dernier est légitime et donc accepté par tous. Cette force est donc accompagnée de la soumission. Jusqu'à ce qu'un autre concurrent vienne défier ce « chef ».
Chez l'être humain la notion de hiérarchie est différente, car elle fait appelle à une vision du monde non plus seulement vécu dans le moment présent, mais projetée. Il fait donc appel en plus à trois caractéristiques qui lui sont propres: l'imaginaire, le symbolique et la loi. Surajoutant à la dominance, « la police des pensée » permettant de contrôler les individus à distance. Ce fonde alors les communautés imaginaires, rassemblant des communautés plus larges (ethnie, nation, communauté de croyant) dont les frontières sont des constructions mentales. Pour tracer les contours d'une communauté, ont besoin de frontières, elles dessinent des territoires virtuels sanctionnés par un nom, une carte d'identité, un diplôme. Puis à cette dernière, il faut y ajouter un énnemie pour souder les groupes. Il s'agit alors de « faire corps » et pratiquer « l'union sacrée ». Cet imaginaire des communautés s'entretien à travers d'actes symboliques (ex: fanions, étendards) d'un imaginaire commun, une conscience collective, un ensemble d'idéaux. Cet ordre symbolique suppose aussi une dimension cognitive: l'aptitude à forger des idées.
Mise à part ces différences de niveau de projection au travers de l'imaginaire, les hommes comme les animaux ont des sentiments moraux comparables, par contre, il est seul à pouvoir analyser ses sentiments moraux, le neurobiologiste Jean Decety considère que la différence entre l'empathie chez l'humain et l'animal réside dans cette capacité à se mettre à la place d'autrui à lire dans ses pensées. A cette aptitude, l'on peut rajouter cette propension à l'expansion du cercle morale des proches à toute les personnes appartenant à la communauté imaginaire: soit l'humanité toute entière voir même plus.
La capacité à produire des représentations serait donc apparue au cours de l'évolution comme une adaptation. Cette aptitude est le produit d'une pression sélective jouant sur des sociétés animal de plus en plus complexes. Puis elle se développe par coévolution, qui aurait contribué à une réorganisation de la société sur de nouvelles bases.
4-L'homme être pensant: la machine à idées.
Il n'est plus possible de tenir l'intelligence, la culture, le langage ou la conscience comme des propriétés uniquement propre à l'être humain. Alors, quel peut être ce discriminant qui fait que l'homme est homme? Selon Dortier ce serait l'idée! Théorie original qui mérite d'être défendu.
Selon Bern Heinrich, biologiste à l'université de Vermont et champion d'ultramarathon (deux fois et demi le marathon!) en 1981 à Chicago, ce qui fait le propre de l'homme c'est le fait qu'il court sur ses deux jambes, qu'il transpire, et surtout qu'il « voit loin ». C'est à dire qu'il se représente le monde en pensée, qu'il voit une chose alors qu'elle n'est plus là sous ses yeux.
Les idées sont des représentations mentales autonome du monde extérieur elles créent une sphère propre à la pensé, « un monde intérieur ». Les yeux servent à voir, les idées à concevoir. Les êtres humains ont développés cette faculté jusque-là inédite dans le monde animal: ils peuvent explorer le monde en pensée, et par là même créer de nouveaux mondes.
Mais avant de parler d'idée, il faudrait se demander quelle est la nature de ce moteur; en d'autres termes qu'est-ce qu'une représentation? Dans son sens large elle désigne toute réalité qui entretient une relation de correspondance avec une autre réalité et substitue à elle. Et dans son sens restreint à l'homme que signifie-t-elle ? La réponse est plus complexe: Depuis les années 80, les philosophes de l'esprit et les psychologues ont entrepris un travail de clarification conceptuel pour donner un contenu rigoureux aux concepts employés, décrivant plusieurs niveaux dans l'élaboration des représentations. Les trois premières sont accessibles au monde animal, la dernière et réservée à l'homme.
1- Le signal: capacité d'extraire des régularités du monde, et de les utiliser pour contrôler son propre comportement.
2- Les pré-représentation: « représentation motrice » inconsciente et qui précède l'action.
3- Les catégories: capacité de classer des objets et événements que l'on perçoit et d'en mémoriser l'occurrence.
- Les métareprésentations ou « idées »: c'est « la représentation de représentation », c'est à dire la capacité de formuler des représentations de second ordre.
L'aptitude humaine à produire des idées à des conséquences importantes. Les idées permettent de réaliser plusieurs opérations mentales nouvelles.
- L'imagination, c'est à dire la production d'images mentales.
- La pensée réfléchie
- La conscience réfléchie (les animaux ont une conscience subjective).
- L'anticipation.
Selon Dortier ces idées seraient situés dans le lobe frontal, c'est à dire à l'avant du cerveau. Ce dernier contient entre autre la mémoire du travail qui permet de penser, réfléchir, créer des idées. C'est le grand ordonnateur de la pensée réfléchie. Il joue aussi le rôle de régulateur des sentiments, c'est un lieu de contrôle de soi. On peut l'assimiler au « surmoi » de Sigmund Freud. D'autres types de productions mentales relevant du monde des idées sont également liés au lobe frontal:
- Les souvenirs liés à la mémoire épisodique.
- Le langage dépendant des représentations mentales (imagerie mental) et non l'inverse.
Le lobe frontal est connecté aux aires cérébrales: il y puise des informations cérébrales et forme à partir de celles-ci des représentations de deuxième degré qui sont la trame de ces idées, sur lesquelles s'opèrent des transformations mentales (associations, combinaisons) qui vont guider des actions volontaires.
C'est le pouvoir des idées. Celui de créer un univers mental intérieur parallèle au monde qui les entoure. Elles donnent la possibilité d'inventer, d'imaginer, de se projeter dans le passé ou l'avenir.
5-Processus de la « machine à idée » vers une culture structurante.
Si une cause unique conditionne tout à la fois l'apparition du langage, de la technique, de l'art et des cultures humaines, on doit supposer que ces phénomènes sont apparus simultanément. C'est ce qui s'est probablement passé. On peut concevoir quelques étapes dans ce processus:
-Il y a 2 millions d'années apparaît l'aptitude à construire des mondes intérieurs, à produire des idées. Ce qui aurait permis aux anciens hommes de fabriquer des outils en pierre et en bois. Au même moment serait apparu le protolangage d'homo erectus. D'ou l'apparition probable de nouvelles formes d'organisations sociale. Se déclenche à ce moment le processus de coévolution, cerveau culture.
-Il y a 400 000 ans se développe l'aptitude du langage qui se complexifie, avec la maîtrise de nouvelles techniques comme la domestication du feu, fabrication de lances modernes.
– - Entre -100 000 et -40 000 ans, les Homo sapiens et l'homme de Neandertal remplacent les anciens types homo. C'est l'apparition des sépultures, système graphiques et nouvelles technologies (mousterien). Existait-il alors des mythes et des croyances religieuses?
- A partir de -40 000 ans apparaît un univers culturel nouveau très influencé par le rituel, la légende, le mythe, le savoir-faire autour d'un social codifié et ritualisé, en fonction des règles et de principes transmis de génération en génération. Cet univers culturel est permis par une aptitude à l'anticipation, à la mobilisation d'images mentales, de souvenirs et à un langage complexe.
- Il y a -30 000 ans l'homme de cro-magnon possède le même cerveau que nous. Le développement de la pensée ne dépend plus de l'évolution cérébrale, mais de la dynamique propre de l'évolution culturelle qui se justifie désormais.
Nous passons d'une partie plus que théorique à la pratique de la culture. Le raisonnement subjectif, l'interprétation et l'invention symbolique y prend toute sa place.
Partie n°2 La culture: du passage à l'histoire au post-modernisme.
1-Primum vivere
Bien avant de cultiver la terre l'homme a penser produire des armes, qui servent aussi d'outils pour dépecer et traité les peaux, d'un autre côté, la cueillette a produit pour sa part ses propres exigences créatrice: poteries, paniers. L'homme est encore à cette période transhumant. Puis se produit un changement radical: la sédentarisation, c'est la révolution du néolithique!
Plusieurs auteurs privilégient le rôle de la femme, qui plus spécialisées dans les activités de cueillette ont dû acquérir une grande expérience des semences et des lois de la germination. Mais en fait il semble que ce soit une question de ressources alimentaires qui en soit à l'origine. Avec la raréfaction du gibier, causé par l'accroissement de la population humaine (grâce aux innovations techniques comme les armes et les outils), il faut partir plus loin ou trouver de nouvelles ressources alimentaires. Ainsi, on trouve des traces de cet anéantissement en Amérique du sud notamment, avec l'absence d'animaux de trait. D'ou les sacrifices rituels de prisonniers de guerre, et de l'absence de roue dans ces civilisations.
2-L'apparition de l'Etat.
En occident l'invention de l'agriculture va entrainer une augmentation conséquente de la population. Ils étaient 100 000 vers 8000 av-jc et 400 000 vers 4000 av-jc. La conséquence directe du nouveau rapport population ressource, fut la guerre! Mais pas seulement. Dans ce monde ou la ressource est un enjeu majeur, la figure du chef est d'abord celle d'un exceptionnel nourricier, répandant de grandes quantités de nourritures dans des festins. Puis lorsque la population devient importante on passe du statu de chef de clan à celui d'empire. Les contributions de nourritures cessent peu à peu d'être volontaires et deviennent des impôts ou tribus. Le chef devient protecteur de la communauté contre les voisins, et renforce son pouvoir de coercition, entourés de fonctionnaires, de prêtres et de mages il remédie aussi aux mystère de ce monde. Il a une part de divin! Ce passage du stade tribal de la redistribution au stade étatiques des contraintes de l'impôt fut lent, quasi inconscient.
L'agriculture a donc remplacé la chasse sur l'ensemble de la planète, avec des conséquences importantes sur la liberté. Les grands empires despotiques de l'antiquité se sont formés sur cette nécessité à l'irrigation tandis qu'en Europe les pluies sont assez abondantes pour maintenir un pouvoir décentré (féodalité). L'augmentation de la population européenne entre le XIII ème et le XIV ème remet en compte ce décentrage, car elle va provoquer des famines, renforcé par le pouvoir centralisateur du roi a qui l'on doit des impôts en nature. Dans ce système,ce sont les paysans qui vont payer!
L'avantage de la récolte sur la cueillette, c'est de pouvoir produire des surplus, engranger des provisions. Ces provisions permettent l'installation sédentaire, les beaux arts, l'architecture, la vie culturelle en un mot. Mais cela amène l'envie des pillards et nomades extérieurs qui veulent s'emparer de ces richesses. D'ou la nécessité guerrière, source de pouvoir. A ce danger s'associe un autre, les forces naturelles et surnaturelles, commandées dans ces sociétés par les prêtres et les sorciers.
Ce pouvoir va prendre fin et va être supplanté par un autre pouvoir, avec la montée en puissance d'une nouvelle classe social, sans précédent dans l'histoire: l'invention des démocraties modernes, où peu à peu le seul prestige est devenu lié à la richesse, où l'enrichissement est devenu l'idéal social. C'est la bourgeoisie irrité par le dédain des nobles qui a été pour une grande part à l'origine de la Révolution française. Mais cette même Révolution a eu des conséquences néfastes sur l'artisanat et le monde agricole qu'elle a tendu a dévalorisés et à ruiner. Dans ce monde le gagnant est le commerçant, porté par la grande industrie. C'est la logique du profit. Nous allons voir dans une partie ultérieure, comment cela va influencer la culture de nos sociétés.
3-La pensée sauvage, l'analphabétisme du citadin.
Avant de voir de quoi nos sociétés modernes ont été sanctionnées en termes de culture, il est utile de voir ce qu'elles ont perdu en terme de perception et de compréhension du milieu, présente encore dans les sociétés archaïques. Cette culture est selon Levis-Strauss dictée par une exigence de déterminisme impérieuse et intransigeante. Le but de ces sociétés, comme les nôtres, et de comprendre le monde pour ne plus si sentir étranger. Cela en mettant le réel en ordre, pour se rassurer, mais aussi pour le contrôler, d'ou cette nécessité à observer et à ne laisser passer aucun être, aucun objet, et à les classifier. Dans ce système toutes les parties sont en rapport symbolique les unes avec les autres. On peut parler d'un système monde, ou tout le réel est en correspondance entre le règne animal, végétal et minéral, c'est un monde en réseaux.
Ces savoirs sont liés aux savoir-faire, qui est le fruit de nombreuses expériences et théories menées au cours des siècles de façons répétées. Une connaissance empirique, issu de société préscientifique..
Cela forme donc un ensemble de connaissance vrai et de superstitions qui coexistent. Cependant l'ensemble et fragile, car toucher un seul élément de ces mondes en réseaux risque de faire s'écrouler tout l'édifice.
4-La culture général face à la culture traditionnelle
Cette culture, les français l'on en grande partie perdu. Je ne dis pas oublié car cela voudrait dire qu'il n'en reste pas de trace ce qui est faux. A côté de ce type de culture, va se développer une culture du savoir héritage historique à la fois de l'antiquité, du moyen âge et surtout de la grande rupture de la « galaxie Gutenberg »! Dans la culture traditionnelle il est inutile de savoir lire, car la transmission et oral, et la mémoire se charge naturellement de son rôle de récepteur-transmetteur en l'absence d'autre type de support (bien que la réflexion puisse en prendre un coup). A partir de la Renaissance, l'on ne peux plus avoir accès à la nouvelle culture sans savoir lire, et l'ancienne et méprisée. Ce problème a encore des conséquences de nos jours, celui du déracinement! Mais aussi celui de l'opposition de l'idéal chrétien et du modèle antique, et ses conséquences belliqueuses, l'émergence de la nationalité et de la forme moderne du patriotisme. Sans parler du protestantisme. Mais surtout, le développement de la réflexion sur notre monde.
Nous associons donc aujourd'hui, plus communément le terme culture, à celui de culture générale. Culture prestigieuse à laquelle on accorde toute les qualités, et face auquel les autres cultures font pâle figure. Selon Jeannine Orgogozo « on entend par « culture générale » la connaissance du monde qui nous entoure et des grandes oeuvres de l'humanité aboutissant non pas seulement à des savoirs, mais surtout à une souplesse et une disponibilité de l'esprit permettant une large compréhension de toutes les situations humaines ». Elle ne doit laisser en dehors aucun domaine du savoir, sans pour autant comporter de spécialisation. En fait la définition est à lier au sens qu'on peut la comparer métaphoriquement à la culture du sol.
A côté de cette culture, on s'interroge à sa conciliation avec les cultures traditionnelles. En fait, ce problème est à lier à la mondialisation. Mais aussi à une idéologie du barbare. Car dans les cultures traditionnelles, il y a toujours une partie qui semble incompatible avec la dignité humaine. On pense donc pour contrecarrer ce que l'on considère comme condamnable, qu'il faut procéder à une acculturation de ces sociétés. Hors nos sociétés pratiquent d'autres formes de barbaries bien connus de tous. Bien évidemment nous sommes responsables de la destruction de ce type de société. Les deux semblent donc incompatibles.
L'on en arrive donc au déracinement à plusieurs niveaux:
- Du fait du colonialisme, déracinement à l'extérieur des nations occidentales
- Déracinement à l'intérieur des nations occidentales, par le divorce entre le peuple lettré et illettré.
- Puis le déracinement des cultures paysannes et provinciales avec la révolution industrielle et de l'urbanisation galopante.
Mais ce n'est pas tout, car cela ne concerne uniquement que les cultures traditionnelles.
5-Une problématique contemporaine: la culture général face au post-modernisme culturel.
Le péril du post-modernisme!
Il désigne généralement, l'envahissement de la culture par les médias, et principalement la télévision (l'auteur aurait pu ajouter internet à l'ère du numérique). Le post-modernisme c'est la logique de consommation qui va au début venir s'immiscer dans cette culture, puis va venir la grignoter peu à peu. C'est aussi en d'autres termes, le matérialisme! Cela est devenu une nécessité au vu de nos choix. L'échec du système de l'éducation national pour développer cette culture par un nivellement par le haut, (celle des élites bourgeoises) en est la preuve. Aujourd'hui, le plein emploi n'existe plus. Il ne s'agira plus de donner du travail à tout ce monde mais de leur trouver une occupation! Cela pour compenser l'absence de travail salarié, et l'horreur du temps vide. D'autre part, dans la société actuelle, on ne peut se procurer les choses dont on a besoin qu'en les achetant, car presqu'aucune des choses dont on se sert ne sont produits au foyer. Et pour cela il faut bien évidemment de l'argent.
La créativité est structurante de nos personnalités, c'est pourquoi elle se doit d'être développée dans nos écoles, et pas uniquement dans le sens des matières dites scolaires. Les conséquences d'une absence d'activité structurante pour ces gens, et bien entendu le vice et la violence, comme nous la démontré récemment l'actualité des violences dans les banlieues.
Mais il ne faut pas s'en faire peut-on dire ironiquement, car ce grand vide laissé par la culture générale, est comblé par un autre type de culture, avec un retour en force de l'orale, de l'image. Une véritable culture populaire artificielle, résultant du calcul de rentabilité des marchands. Elle envahi tout, et conduit vers ce que l'on appellerai le « village planétaire », c'est à dire l'unification des goûts et des pratiques culturelles. Une véritable culture de la médiocrité homogène selon l'auteur! Culture ou le savoir est uniquement réservée à une caste de spécialistes que sont les scientifiques, qui se spécialisent jusqu'à un degré jamais atteint auparavant. Cette culture détourne les jeunes de la lecture et plus généralement de l'école. Plus accessible et plus divertissante, elle facilite la vie de ceux qui la contemplent. Jeannine voit dans cette société le resultat de la victoire du marchand sur le militaire sur le temps long (qu'elle ne désigne pas en ces termes). Cette victoire entraine une consommation sans frein ni règle. C'est la loi du marché et de la mode. Le seul moyen de se distinguer, besoin si impérieux dans ce monde, reste pour chacun de structurer son temps libre. La solution inverse, en terme de valeur serait la guerre, qui aurait pour rôle de remplir ce trou laissé par ce vide.
Dans un autre sens, jamais les grandes oeuvres n'ont été aussi accessibles, les moyens modernes sont au service de cette culture générale. On peut visiter le monde sans quitter sa chambre, on pourrait profiter de cette culture générale, s'il n'y avait pas la concurrence de la culture post-moderne du grand capital. On a donc les moyens, mais la encore se pose la question du choix.
Bon ou.... Mauvais! C'est et ça restera une des qualités intrinsèques de notre espèce.
Conclusion:
Sans le dire, Dortier donne une explication au sens de l'histoire. Par l'imagination, l'anticipation et les expériences de pensée, l'homme s'est mit à construire des mondes nouveaux et à imaginer des mondes possibles. Ce sont tout ces possibles qui font que l'histoire est! Car l'homme en se projetant, ne fait pas qu'imaginer ce qui peut être, mais il conçoit aussi ce qu'il pense être. Car en tant qu'être humain, contrairement à l'animal, il voit loin. Cette histoire est avant tout le produit de son « monde intérieur ». L'homme sans être Dieu, est un créateur, ou plutôt (pour les puristes) un inventeur de sa propre idée, avec laquelle il forge sa propre histoire. Il serait de plus, d'après Dortier, depuis l'apparition de l'homme de cro-magon, acteur de sa propre évolution, ou coévolution comme nous devons l'appeler désormais. Ainsi libre des chaines du temps qu'il réinvente, il doit trouver sa voie dans un univers infini et mystérieux. La croyance et la raison semblent être les deux seul grands remèdes possibles face à cet immense inconnu dont nous devons nous accommoder tant bien que mal. L'homme doit aussi faire face à sa propre expérience, ses choix et ses actes sont déterminants dans son devenir. Orgogozo a bien comprit le sens de l'histoire, en redonnant sa signification structurante à la notion de culture. Avant même d'être productive, la culture se doit d'être créatrice et constructive, et dans nos sociétés elle devrait permettre d'éviter la dégénérescence et les conflits provoqués par l'horreur du vide, provoqués par les affres du chômage et de la peur de l'avenir.
« Ce que j'ai appris, je ne le sais plus. Le peu que je sais encore, je l'ai deviné »
CHAMFORT.
Citation extraite du dictionnaire des citations de la langue française de Pierre RIPERT, édition Maxi-Poche référence, 1999, Union européenne, P73.
Introduction:
Nous avons précédemment tenté de réévaluer des concepts que nous connaissons déjà en histoire au travers du prisme de sciences dites dures comme la physique et la biologie. Puis au travers d'une discipline particulière longtemps diabolisée: la sociobiologie, dont on sait qu'elle prend à nouveau de l'importance aujourd'hui, surtout dans le monde anglo-saxon sous le nom de behaviorisme. Pourtant il apparaît dans ces travaux, que l'homme est son histoire n'y apparaissent qu'en filigrane. Car il constitue, la finalité de cette étude. Pourquoi? Parce que celui ci, comme toutes les autres espèces animales vivantes sur terre, est susceptible d'avoir une conscience de soi. Et pourtant l'homme est le seul à avoir senti le besoin de l'exprimer. Doit-on lier ce besoin à ses capacités cognitives ? Au fait qu'il soit le seul à se projeter mentalement dans des espaces-temps différents, capacité qui est comme je l'ai dis; construite? Nous sommes dans un carrefour: celui des sciences de la vie et les sciences de l'homme. Car pour qu'il émerge de l'histoire, il va d'abord falloir que l'homme émerge de lui même. Cette émergence va définir les conditions de son développement et de ses possibilités futurs, soit en un mot de son histoire. C'est ainsi son « bouillon de cultures primordial » qui va le faire naître. Que doit-on comprendre par bouillon de cultures? On doit le voir comme probablement l'apparition, mais surtout le développement du propre de l'homme; c'est à dire d'une culture qui lui est spécifique (jusqu'à preuve du contraire), et qu'il a su développer à un point jamais atteint par aucune espèce vivante sur terre. Les nouvelles sciences, notamment, la neurobiologie et la psychologie cognitive ont permis de redéfinir la notion de culture. Dans ce domaine les travaux de Jean-François Dortier sont précurseurs dans la compréhension de l'homme dans son déploiement initial. Celui qui va poser les bases de toutes ses structures mentales. La première pierre est souvent la plus importante, car son matériel est une teneur constitutive du reste du bâti. Dortier est un écrivain scientifique et cofondateur du mensuel les sciences humaines, il a écrit plusieurs articles consacrés à la psychologie, au langage, à l'éthologie, à la sociologie. De part son panorama diversifié, il apporte une pluridisciplinarité aux sciences de l'homme qu'il étudie. Il démontre par son travail que la nature de l'homme est loin d'être facile à saisir. Dans un second lieu, nous avons un travail de vulgarisation remarquable, dépassé sur certains points, mais qui va trouver une visée plus pratique à cette notion de culture. C'est le travail de madame Jeannine Orgogozo-Facq nous donnant à cette dernière une portée universelle et moralisatrice dans le sens de l'histoire (bien qu'il n'y ait malheureusement pas de référence chronologique) bien établi, et nous interroge sur des problématiques actuelles concernant le devenir de cette culture dont on nous parle tant. En effet, cette dernière est une ancienne élève de Georges Dumézil et d'Emile Benveniste à l'Ecole des Hautes Etudes et au collège de France, elle a aussi écrit précédemment un ouvrage sur « l'initiation à la religion » et tien régulièrement des conférences. Ces deux points de vus différents, se complète finalement, car à la théorie énoncé par Dortier, Orgogozo y apporte un côté pratique et une visée moral dans le sens de l'histoire contemporaine. C'est donc un pont vers l'histoire proprement dite qui est fait. Et leur divergence ne peut être qu'enrichissante, dans la perspective d'une dialectique constructive, voir même épistémologique. Ainsi, dans cette direction, l'on définissait auparavant la culture par opposition à l'animal (la nature) qui ne possédait pas d'organisation social, ni de langage dans le sens propre du terme. Récemment on a nuancé ces propos et on a prouvé que des cultures complexes propres aux espèces animales existaient, qu'ils étaient capables de ressentir des émotions et même faire preuve de moralité! Les limites humain-animal se doivent d'être redéfinis, pour mieux comprendre notre nature les sciences humaines doivent être complétés par les sciences de la vie, voir même la physique pour une meilleure compréhension de l'homme et de son histoire. Sommes- nous en sommes que le résultat de la mécanique de nos cerveaux? Ou bien le produit des sociétés humaines qui nous conditionnent? Nous allons tenter de répondre à ces questions, selon un plan progressif, en déterminant en premier lieu ce qu'est la culture, en allant plus loin pour voir ce qui fait l'essence de notre espèce. Puis dans un second lieu le développement symbolique de la culture dans l'histoire, pour voir ce qu'elle devient aujourd'hui dans nos sociétés.
Partie 1: la culture: de l'homme à l'animal il n'y a qu'un pas!
1-Le mépris de l'animal: «La culture, propre de l'homme?».
La définition du terme culture s'est faite jusqu'à récemment (c'est à dire jusque dans les années 80-90 voir même encore aujourd'hui) par comparaison, voir par opposition à l'espèce animal qui est considérée comme étant inférieur, et incapable d'adopter une attitude réfléchi et des aptitudes considérées comme étant proprement anthropomorphiques. Ceci de la même manière dont on pouvait le penser auparavant de certaines peuples que l'on considérait à tort comme des « sauvages primitifs » et que l'on devait impérativement civiliser pour leur salut.
Jeannine Orgogozo est un des défenseur de cette vision différenciée entre l'homme et de l'animal . Son point de vu mérite d'être exposé dans un premier lieu pour voir quelles en sont les bases, puis ensuite pour voir quelles en sont les failles.
Elle lie dans un premier temps le terme à son étymologie pour mieux le définir par la suite. En effet, le mot culture est un dérivé de la forme nominale du verbe latin « colo » supin cultum, qui signifie à la fois cultiver la terre, habiter un lieu, et honorer les dieux. Cette définition étant liée à éléments naturels conditionnant la survie de l'agriculteur et rythmant ses activités. Le mot latin cultus signifie « genre de vie humain » par opposition à l'absence de technologie de la vie animal. C'est donc en reprenant cette définition, qu'elle étend cette notion de culture humaine à :
– Une Langue parlée avec des mots.
– La Prédation ou production de nourriture aux moyens d'armes et d'instruments.
– L'Artisanat.
– La Cuisine.
– La Conceptions du Monde.
– Les Rituels, moeurs, institutions.
– Les Savoirs sur le Milieu.
– Le Misoneïsme
– L'Ethnocentrisme.
– L'existence chez quelques individus d'une « personnalité de base. ».
Cette définition vaut ce qu'elle vaut. Mais elle va notamment être mise à mal par l'éthologie, les neurosciences, et la psychologie. Doit on dire que la culture est le propre de l'homme par opposition à l'animal, comme pouvait le penser les romain durant l'antiquité? Cette remarque est-elle pertinente encore aujourd'hui?
En fait il existe de multiples « propres de l'hommes » définis à la fois par des philosophes, anthropologues, éthologues, théoriciens de tous genres. Mais aucune de ces définitions ne semble concluante, la culture humaine comprise. Ce qui a conduit les anthropologues à opérer une utile distinction entre la culture « matérielle » et la culture « symbolique » et qui jusqu'à preuve du contraire n'existerai pas dans le monde animal. On nous renvoit donc de la culture à autre chose: le symbole. Serait-il donc le propre de l'homme? Oui, dans la mesure ou il est représenté. Dans ce cas, serait-il à la base de nos sociétés? Rien n'est moins sûr, car il faut savoir que la société n'est pas une invention humaine, et qu'elle ne repose ni sur la culture, ni sur l'ordre symbolique, comme le prouve l'exemple de l'organisation social des loups.
En effet, ces derniers vivent en commun, coopèrent communiquent, s'entraident et sont liés par des liens d'affection et de fidélité. Dans un second lieu « la Prédation ou production de nourriture aux moyens d'armes et d'instruments. » existe aussi chez certaines espèces animales au sens strict du terme ainsi que chez des insectes comme les fourmis qui vivent en « superorganisme » avec une division du travail entre ouvrières et soldats. Elles pratiquent notamment l'agriculture (champignons), et l'élevage (pucerons).
Nous avons vu aussi , que Jeannine lie la culture humaine à « une Langue parlée avec des mots. », hors la construction de chaînes de mots existent chez les chimpanzés bien que limité. Ils ont accès au signe et au symbolisme. Cependant tout se passe comme si les chimpanzés pouvaient maîtriser quelques éléments du langage mais n'avait rien à dire. Nous sommes prêts à accorder aux singes des formes d'intelligence et de conscience, une protoculture et des capacités d'abstraction. Les frontières entre l'animal et l'humain s'en trouvent brouillées.
Ou se trouverait donc cette différence si fondamentale qui séparerait les êtres humains des autres espèces animales?
Cette différence serait, liée au niveau de conscience moins développé que chez l'homme. La métareprésentation, l'imagination, l'anticipation en sont des aspects visibles constitutifs. Tout cela est lié à l'univers mental de ces derniers. Ce qui caractériserait donc principalement la culture humaine serait son univers complexe et particulier qu'il exprimerait au travers d'une culture particulière elle même divisible en autant de parties que d'être humains, voir même plus. Le dénominateur commun étant les structures (physique ou mentale) du cerveau commune à l'ensemble de l'humanité
Il transparaît donc, bien qu'il semble existait une nature humaine; qu'elle soit difficilement définissable si l'on tente de la comparer au monde animal. Ainsi il existe deux hypothèses à l'émergence des cultures. Celle des sciences humaines qui ont répondu sous forme d'un « grand récit des origines », et la théorie de l'évolution qui affirme que les sociétés humaines est dans le prolongement de l'ordre naturel. Et les contraintes biologiques et écologiques suffisent à rendre compte d'une grande partie de l'organisation de la société.
2-Fonctionnement naturel, fonctionnement social: dans quelle mesure l'homme surpasse l'animal?
Il existe des instincts sociaux qui ont précédés l'apparition de l'homme. Cette sociabilité pouvant être accompagnée de sentiments moraux. Nous avons vu précédemment qu'elle est le rôle joué par les parentèles dans ce type de comportement dit « altruiste » chez les insectes. Le travail disciplinaire sur ce type de recherche aboutira dans les années 70 à l'apparition de la sociobiologie qui va fixer les seuils de l'évolution humaine. Ce fut Edward Osborne Wilson qui affirmait dans sociobiologie que « Le changement mental et social en arriva en fait à dépendre plus d'une réorganisation interne et moins de réponses directes à des caractéristiques de l'environnement. L'évolution sociale, en bref, a acquis son moteur propre ». Il établi ainsi un principe de bonnes intentions; dont celui d'établir une articulation entre nature et culture. Après cette déclaration s'établi des modèles théoriques dans une optique évolutionniste. L'aboutissement de ces travaux fut l'hypothèse de la coévolution gène-culture. D'après cette hypothèse, la sélection naturelle a favorisé dans l'évolution humaine les gènes porteurs de certaines aptitudes à acquérir certains comportements culturels. Ces cultures vont influer en retour sur la sélection de gènes « culturels ». Se met donc en place une boucle d'évolution (coévolution) entre l'environnement et les gènes, la culture et la nature humaine. Bien qu'elle connaisse un certain succès, celle-ci cache plusieurs difficultés: Notamment le fait qu'elle soit beaucoup trop théorique et peu ancrée sur des mécanismes précis.
L'homme a su dépassé un cap, celui des représentations est des idées. Sa capacité à lire dans les pensés d'autrui, lui a fourni l'outillage mental nécessaire au développement d'une culture qui lui est propre, une culture imaginaire.
3-Les communautés imaginaires
Cette différence se voit au travers de la culture symbolique. On peut la mesurer notamment au niveau du statu hiérarchique de tout à chacun, présente partout sous différentes formes. Chez les animaux, cette hiérarchie s'établie au travers de l'épreuve de force et de violence, avec des niveaux parmi ces derniers. Ainsi chez la poule, la violence physique et le principal instrument de pouvoir. Chez les mammifères, en détrônant le chef et on acquière un statu que l'on n'avait pas auparavant, ce dernier est légitime et donc accepté par tous. Cette force est donc accompagnée de la soumission. Jusqu'à ce qu'un autre concurrent vienne défier ce « chef ».
Chez l'être humain la notion de hiérarchie est différente, car elle fait appelle à une vision du monde non plus seulement vécu dans le moment présent, mais projetée. Il fait donc appel en plus à trois caractéristiques qui lui sont propres: l'imaginaire, le symbolique et la loi. Surajoutant à la dominance, « la police des pensée » permettant de contrôler les individus à distance. Ce fonde alors les communautés imaginaires, rassemblant des communautés plus larges (ethnie, nation, communauté de croyant) dont les frontières sont des constructions mentales. Pour tracer les contours d'une communauté, ont besoin de frontières, elles dessinent des territoires virtuels sanctionnés par un nom, une carte d'identité, un diplôme. Puis à cette dernière, il faut y ajouter un énnemie pour souder les groupes. Il s'agit alors de « faire corps » et pratiquer « l'union sacrée ». Cet imaginaire des communautés s'entretien à travers d'actes symboliques (ex: fanions, étendards) d'un imaginaire commun, une conscience collective, un ensemble d'idéaux. Cet ordre symbolique suppose aussi une dimension cognitive: l'aptitude à forger des idées.
Mise à part ces différences de niveau de projection au travers de l'imaginaire, les hommes comme les animaux ont des sentiments moraux comparables, par contre, il est seul à pouvoir analyser ses sentiments moraux, le neurobiologiste Jean Decety considère que la différence entre l'empathie chez l'humain et l'animal réside dans cette capacité à se mettre à la place d'autrui à lire dans ses pensées. A cette aptitude, l'on peut rajouter cette propension à l'expansion du cercle morale des proches à toute les personnes appartenant à la communauté imaginaire: soit l'humanité toute entière voir même plus.
La capacité à produire des représentations serait donc apparue au cours de l'évolution comme une adaptation. Cette aptitude est le produit d'une pression sélective jouant sur des sociétés animal de plus en plus complexes. Puis elle se développe par coévolution, qui aurait contribué à une réorganisation de la société sur de nouvelles bases.
4-L'homme être pensant: la machine à idées.
Il n'est plus possible de tenir l'intelligence, la culture, le langage ou la conscience comme des propriétés uniquement propre à l'être humain. Alors, quel peut être ce discriminant qui fait que l'homme est homme? Selon Dortier ce serait l'idée! Théorie original qui mérite d'être défendu.
Selon Bern Heinrich, biologiste à l'université de Vermont et champion d'ultramarathon (deux fois et demi le marathon!) en 1981 à Chicago, ce qui fait le propre de l'homme c'est le fait qu'il court sur ses deux jambes, qu'il transpire, et surtout qu'il « voit loin ». C'est à dire qu'il se représente le monde en pensée, qu'il voit une chose alors qu'elle n'est plus là sous ses yeux.
Les idées sont des représentations mentales autonome du monde extérieur elles créent une sphère propre à la pensé, « un monde intérieur ». Les yeux servent à voir, les idées à concevoir. Les êtres humains ont développés cette faculté jusque-là inédite dans le monde animal: ils peuvent explorer le monde en pensée, et par là même créer de nouveaux mondes.
Mais avant de parler d'idée, il faudrait se demander quelle est la nature de ce moteur; en d'autres termes qu'est-ce qu'une représentation? Dans son sens large elle désigne toute réalité qui entretient une relation de correspondance avec une autre réalité et substitue à elle. Et dans son sens restreint à l'homme que signifie-t-elle ? La réponse est plus complexe: Depuis les années 80, les philosophes de l'esprit et les psychologues ont entrepris un travail de clarification conceptuel pour donner un contenu rigoureux aux concepts employés, décrivant plusieurs niveaux dans l'élaboration des représentations. Les trois premières sont accessibles au monde animal, la dernière et réservée à l'homme.
1- Le signal: capacité d'extraire des régularités du monde, et de les utiliser pour contrôler son propre comportement.
2- Les pré-représentation: « représentation motrice » inconsciente et qui précède l'action.
3- Les catégories: capacité de classer des objets et événements que l'on perçoit et d'en mémoriser l'occurrence.
- Les métareprésentations ou « idées »: c'est « la représentation de représentation », c'est à dire la capacité de formuler des représentations de second ordre.
L'aptitude humaine à produire des idées à des conséquences importantes. Les idées permettent de réaliser plusieurs opérations mentales nouvelles.
- L'imagination, c'est à dire la production d'images mentales.
- La pensée réfléchie
- La conscience réfléchie (les animaux ont une conscience subjective).
- L'anticipation.
Selon Dortier ces idées seraient situés dans le lobe frontal, c'est à dire à l'avant du cerveau. Ce dernier contient entre autre la mémoire du travail qui permet de penser, réfléchir, créer des idées. C'est le grand ordonnateur de la pensée réfléchie. Il joue aussi le rôle de régulateur des sentiments, c'est un lieu de contrôle de soi. On peut l'assimiler au « surmoi » de Sigmund Freud. D'autres types de productions mentales relevant du monde des idées sont également liés au lobe frontal:
- Les souvenirs liés à la mémoire épisodique.
- Le langage dépendant des représentations mentales (imagerie mental) et non l'inverse.
Le lobe frontal est connecté aux aires cérébrales: il y puise des informations cérébrales et forme à partir de celles-ci des représentations de deuxième degré qui sont la trame de ces idées, sur lesquelles s'opèrent des transformations mentales (associations, combinaisons) qui vont guider des actions volontaires.
C'est le pouvoir des idées. Celui de créer un univers mental intérieur parallèle au monde qui les entoure. Elles donnent la possibilité d'inventer, d'imaginer, de se projeter dans le passé ou l'avenir.
5-Processus de la « machine à idée » vers une culture structurante.
Si une cause unique conditionne tout à la fois l'apparition du langage, de la technique, de l'art et des cultures humaines, on doit supposer que ces phénomènes sont apparus simultanément. C'est ce qui s'est probablement passé. On peut concevoir quelques étapes dans ce processus:
-Il y a 2 millions d'années apparaît l'aptitude à construire des mondes intérieurs, à produire des idées. Ce qui aurait permis aux anciens hommes de fabriquer des outils en pierre et en bois. Au même moment serait apparu le protolangage d'homo erectus. D'ou l'apparition probable de nouvelles formes d'organisations sociale. Se déclenche à ce moment le processus de coévolution, cerveau culture.
-Il y a 400 000 ans se développe l'aptitude du langage qui se complexifie, avec la maîtrise de nouvelles techniques comme la domestication du feu, fabrication de lances modernes.
– - Entre -100 000 et -40 000 ans, les Homo sapiens et l'homme de Neandertal remplacent les anciens types homo. C'est l'apparition des sépultures, système graphiques et nouvelles technologies (mousterien). Existait-il alors des mythes et des croyances religieuses?
- A partir de -40 000 ans apparaît un univers culturel nouveau très influencé par le rituel, la légende, le mythe, le savoir-faire autour d'un social codifié et ritualisé, en fonction des règles et de principes transmis de génération en génération. Cet univers culturel est permis par une aptitude à l'anticipation, à la mobilisation d'images mentales, de souvenirs et à un langage complexe.
- Il y a -30 000 ans l'homme de cro-magnon possède le même cerveau que nous. Le développement de la pensée ne dépend plus de l'évolution cérébrale, mais de la dynamique propre de l'évolution culturelle qui se justifie désormais.
Nous passons d'une partie plus que théorique à la pratique de la culture. Le raisonnement subjectif, l'interprétation et l'invention symbolique y prend toute sa place.
Partie n°2 La culture: du passage à l'histoire au post-modernisme.
1-Primum vivere
Bien avant de cultiver la terre l'homme a penser produire des armes, qui servent aussi d'outils pour dépecer et traité les peaux, d'un autre côté, la cueillette a produit pour sa part ses propres exigences créatrice: poteries, paniers. L'homme est encore à cette période transhumant. Puis se produit un changement radical: la sédentarisation, c'est la révolution du néolithique!
Plusieurs auteurs privilégient le rôle de la femme, qui plus spécialisées dans les activités de cueillette ont dû acquérir une grande expérience des semences et des lois de la germination. Mais en fait il semble que ce soit une question de ressources alimentaires qui en soit à l'origine. Avec la raréfaction du gibier, causé par l'accroissement de la population humaine (grâce aux innovations techniques comme les armes et les outils), il faut partir plus loin ou trouver de nouvelles ressources alimentaires. Ainsi, on trouve des traces de cet anéantissement en Amérique du sud notamment, avec l'absence d'animaux de trait. D'ou les sacrifices rituels de prisonniers de guerre, et de l'absence de roue dans ces civilisations.
2-L'apparition de l'Etat.
En occident l'invention de l'agriculture va entrainer une augmentation conséquente de la population. Ils étaient 100 000 vers 8000 av-jc et 400 000 vers 4000 av-jc. La conséquence directe du nouveau rapport population ressource, fut la guerre! Mais pas seulement. Dans ce monde ou la ressource est un enjeu majeur, la figure du chef est d'abord celle d'un exceptionnel nourricier, répandant de grandes quantités de nourritures dans des festins. Puis lorsque la population devient importante on passe du statu de chef de clan à celui d'empire. Les contributions de nourritures cessent peu à peu d'être volontaires et deviennent des impôts ou tribus. Le chef devient protecteur de la communauté contre les voisins, et renforce son pouvoir de coercition, entourés de fonctionnaires, de prêtres et de mages il remédie aussi aux mystère de ce monde. Il a une part de divin! Ce passage du stade tribal de la redistribution au stade étatiques des contraintes de l'impôt fut lent, quasi inconscient.
L'agriculture a donc remplacé la chasse sur l'ensemble de la planète, avec des conséquences importantes sur la liberté. Les grands empires despotiques de l'antiquité se sont formés sur cette nécessité à l'irrigation tandis qu'en Europe les pluies sont assez abondantes pour maintenir un pouvoir décentré (féodalité). L'augmentation de la population européenne entre le XIII ème et le XIV ème remet en compte ce décentrage, car elle va provoquer des famines, renforcé par le pouvoir centralisateur du roi a qui l'on doit des impôts en nature. Dans ce système,ce sont les paysans qui vont payer!
L'avantage de la récolte sur la cueillette, c'est de pouvoir produire des surplus, engranger des provisions. Ces provisions permettent l'installation sédentaire, les beaux arts, l'architecture, la vie culturelle en un mot. Mais cela amène l'envie des pillards et nomades extérieurs qui veulent s'emparer de ces richesses. D'ou la nécessité guerrière, source de pouvoir. A ce danger s'associe un autre, les forces naturelles et surnaturelles, commandées dans ces sociétés par les prêtres et les sorciers.
Ce pouvoir va prendre fin et va être supplanté par un autre pouvoir, avec la montée en puissance d'une nouvelle classe social, sans précédent dans l'histoire: l'invention des démocraties modernes, où peu à peu le seul prestige est devenu lié à la richesse, où l'enrichissement est devenu l'idéal social. C'est la bourgeoisie irrité par le dédain des nobles qui a été pour une grande part à l'origine de la Révolution française. Mais cette même Révolution a eu des conséquences néfastes sur l'artisanat et le monde agricole qu'elle a tendu a dévalorisés et à ruiner. Dans ce monde le gagnant est le commerçant, porté par la grande industrie. C'est la logique du profit. Nous allons voir dans une partie ultérieure, comment cela va influencer la culture de nos sociétés.
3-La pensée sauvage, l'analphabétisme du citadin.
Avant de voir de quoi nos sociétés modernes ont été sanctionnées en termes de culture, il est utile de voir ce qu'elles ont perdu en terme de perception et de compréhension du milieu, présente encore dans les sociétés archaïques. Cette culture est selon Levis-Strauss dictée par une exigence de déterminisme impérieuse et intransigeante. Le but de ces sociétés, comme les nôtres, et de comprendre le monde pour ne plus si sentir étranger. Cela en mettant le réel en ordre, pour se rassurer, mais aussi pour le contrôler, d'ou cette nécessité à observer et à ne laisser passer aucun être, aucun objet, et à les classifier. Dans ce système toutes les parties sont en rapport symbolique les unes avec les autres. On peut parler d'un système monde, ou tout le réel est en correspondance entre le règne animal, végétal et minéral, c'est un monde en réseaux.
Ces savoirs sont liés aux savoir-faire, qui est le fruit de nombreuses expériences et théories menées au cours des siècles de façons répétées. Une connaissance empirique, issu de société préscientifique..
Cela forme donc un ensemble de connaissance vrai et de superstitions qui coexistent. Cependant l'ensemble et fragile, car toucher un seul élément de ces mondes en réseaux risque de faire s'écrouler tout l'édifice.
4-La culture général face à la culture traditionnelle
Cette culture, les français l'on en grande partie perdu. Je ne dis pas oublié car cela voudrait dire qu'il n'en reste pas de trace ce qui est faux. A côté de ce type de culture, va se développer une culture du savoir héritage historique à la fois de l'antiquité, du moyen âge et surtout de la grande rupture de la « galaxie Gutenberg »! Dans la culture traditionnelle il est inutile de savoir lire, car la transmission et oral, et la mémoire se charge naturellement de son rôle de récepteur-transmetteur en l'absence d'autre type de support (bien que la réflexion puisse en prendre un coup). A partir de la Renaissance, l'on ne peux plus avoir accès à la nouvelle culture sans savoir lire, et l'ancienne et méprisée. Ce problème a encore des conséquences de nos jours, celui du déracinement! Mais aussi celui de l'opposition de l'idéal chrétien et du modèle antique, et ses conséquences belliqueuses, l'émergence de la nationalité et de la forme moderne du patriotisme. Sans parler du protestantisme. Mais surtout, le développement de la réflexion sur notre monde.
Nous associons donc aujourd'hui, plus communément le terme culture, à celui de culture générale. Culture prestigieuse à laquelle on accorde toute les qualités, et face auquel les autres cultures font pâle figure. Selon Jeannine Orgogozo « on entend par « culture générale » la connaissance du monde qui nous entoure et des grandes oeuvres de l'humanité aboutissant non pas seulement à des savoirs, mais surtout à une souplesse et une disponibilité de l'esprit permettant une large compréhension de toutes les situations humaines ». Elle ne doit laisser en dehors aucun domaine du savoir, sans pour autant comporter de spécialisation. En fait la définition est à lier au sens qu'on peut la comparer métaphoriquement à la culture du sol.
A côté de cette culture, on s'interroge à sa conciliation avec les cultures traditionnelles. En fait, ce problème est à lier à la mondialisation. Mais aussi à une idéologie du barbare. Car dans les cultures traditionnelles, il y a toujours une partie qui semble incompatible avec la dignité humaine. On pense donc pour contrecarrer ce que l'on considère comme condamnable, qu'il faut procéder à une acculturation de ces sociétés. Hors nos sociétés pratiquent d'autres formes de barbaries bien connus de tous. Bien évidemment nous sommes responsables de la destruction de ce type de société. Les deux semblent donc incompatibles.
L'on en arrive donc au déracinement à plusieurs niveaux:
- Du fait du colonialisme, déracinement à l'extérieur des nations occidentales
- Déracinement à l'intérieur des nations occidentales, par le divorce entre le peuple lettré et illettré.
- Puis le déracinement des cultures paysannes et provinciales avec la révolution industrielle et de l'urbanisation galopante.
Mais ce n'est pas tout, car cela ne concerne uniquement que les cultures traditionnelles.
5-Une problématique contemporaine: la culture général face au post-modernisme culturel.
Le péril du post-modernisme!
Il désigne généralement, l'envahissement de la culture par les médias, et principalement la télévision (l'auteur aurait pu ajouter internet à l'ère du numérique). Le post-modernisme c'est la logique de consommation qui va au début venir s'immiscer dans cette culture, puis va venir la grignoter peu à peu. C'est aussi en d'autres termes, le matérialisme! Cela est devenu une nécessité au vu de nos choix. L'échec du système de l'éducation national pour développer cette culture par un nivellement par le haut, (celle des élites bourgeoises) en est la preuve. Aujourd'hui, le plein emploi n'existe plus. Il ne s'agira plus de donner du travail à tout ce monde mais de leur trouver une occupation! Cela pour compenser l'absence de travail salarié, et l'horreur du temps vide. D'autre part, dans la société actuelle, on ne peut se procurer les choses dont on a besoin qu'en les achetant, car presqu'aucune des choses dont on se sert ne sont produits au foyer. Et pour cela il faut bien évidemment de l'argent.
La créativité est structurante de nos personnalités, c'est pourquoi elle se doit d'être développée dans nos écoles, et pas uniquement dans le sens des matières dites scolaires. Les conséquences d'une absence d'activité structurante pour ces gens, et bien entendu le vice et la violence, comme nous la démontré récemment l'actualité des violences dans les banlieues.
Mais il ne faut pas s'en faire peut-on dire ironiquement, car ce grand vide laissé par la culture générale, est comblé par un autre type de culture, avec un retour en force de l'orale, de l'image. Une véritable culture populaire artificielle, résultant du calcul de rentabilité des marchands. Elle envahi tout, et conduit vers ce que l'on appellerai le « village planétaire », c'est à dire l'unification des goûts et des pratiques culturelles. Une véritable culture de la médiocrité homogène selon l'auteur! Culture ou le savoir est uniquement réservée à une caste de spécialistes que sont les scientifiques, qui se spécialisent jusqu'à un degré jamais atteint auparavant. Cette culture détourne les jeunes de la lecture et plus généralement de l'école. Plus accessible et plus divertissante, elle facilite la vie de ceux qui la contemplent. Jeannine voit dans cette société le resultat de la victoire du marchand sur le militaire sur le temps long (qu'elle ne désigne pas en ces termes). Cette victoire entraine une consommation sans frein ni règle. C'est la loi du marché et de la mode. Le seul moyen de se distinguer, besoin si impérieux dans ce monde, reste pour chacun de structurer son temps libre. La solution inverse, en terme de valeur serait la guerre, qui aurait pour rôle de remplir ce trou laissé par ce vide.
Dans un autre sens, jamais les grandes oeuvres n'ont été aussi accessibles, les moyens modernes sont au service de cette culture générale. On peut visiter le monde sans quitter sa chambre, on pourrait profiter de cette culture générale, s'il n'y avait pas la concurrence de la culture post-moderne du grand capital. On a donc les moyens, mais la encore se pose la question du choix.
Bon ou.... Mauvais! C'est et ça restera une des qualités intrinsèques de notre espèce.
Conclusion:
Sans le dire, Dortier donne une explication au sens de l'histoire. Par l'imagination, l'anticipation et les expériences de pensée, l'homme s'est mit à construire des mondes nouveaux et à imaginer des mondes possibles. Ce sont tout ces possibles qui font que l'histoire est! Car l'homme en se projetant, ne fait pas qu'imaginer ce qui peut être, mais il conçoit aussi ce qu'il pense être. Car en tant qu'être humain, contrairement à l'animal, il voit loin. Cette histoire est avant tout le produit de son « monde intérieur ». L'homme sans être Dieu, est un créateur, ou plutôt (pour les puristes) un inventeur de sa propre idée, avec laquelle il forge sa propre histoire. Il serait de plus, d'après Dortier, depuis l'apparition de l'homme de cro-magon, acteur de sa propre évolution, ou coévolution comme nous devons l'appeler désormais. Ainsi libre des chaines du temps qu'il réinvente, il doit trouver sa voie dans un univers infini et mystérieux. La croyance et la raison semblent être les deux seul grands remèdes possibles face à cet immense inconnu dont nous devons nous accommoder tant bien que mal. L'homme doit aussi faire face à sa propre expérience, ses choix et ses actes sont déterminants dans son devenir. Orgogozo a bien comprit le sens de l'histoire, en redonnant sa signification structurante à la notion de culture. Avant même d'être productive, la culture se doit d'être créatrice et constructive, et dans nos sociétés elle devrait permettre d'éviter la dégénérescence et les conflits provoqués par l'horreur du vide, provoqués par les affres du chômage et de la peur de l'avenir.
Partie n°3: Critiques.
1-Le territoire de l'historien battu en brèche.
Une culture? Une histoire? Quel rapport finalement?
Le passé de l'humanité!
Passé que l'on a cherché à étudié et à reconstituer. Et pourtant le passé de l'humanité ne se limite pas à l'homme. Il est regrettable que les histoires de toutes les composantes de notre environnement ne soient pas reconnus à juste titre. Ou bien, s'ils le sont, c'est dans leur domaine respectif, souvent sans aucun rapport avec « les humanités » dont on nous parle. Il est temps d'y remédier. Le travail qui reste à faire est titanesque. La vie d'un millier d'homme n'y suffirait pas! Et comme je l'ai déjà dit, pour que l'historien fasse de l'histoire, quand je parle d'histoire, je fais référence à une nième nouvelle histoire, il faudrait qu'il oubli d'en faire et qu'il s'occupe de toute autre chose. Le premier à avoir osé, du bout des doigts casser ce cadre « officiel », c'est Braudel ! Et à ce titre, il faut savoir que ce travail a déjà été débuté par d'autres disciplines, et particulièrement une, que nous associons généralement à l'histoire dans les matières à enseigner. C'est la géographie. Pourquoi la géographie? Car cette discipline comprend à la fois des aspects humains et physiques, qu'elle doit mettre en relation de façon synthétique, et surtout dynamique. C'est à dire qu'elle comprend des aspects spatiaux et temporels. Mais plus encore que l'historien, le géographe embrasse la totalité de cette temporalité en englobant à la fois, le passé, le présent et.... Le futur! Plus que l'historien, le géographe s'adonne à la conceptualisation et à la modélisation dans tous les domaines à l'aide d'instruments scientifiques. Même si cela n'est pas toujours juste, elle a su tirée le meilleur parti de sa situation bilatéral, Humain/Physique d'un côté, et Spatiale/Temporelle de l'autre.
Il en ressort que dans certain domaines, le géographe bat l'historien sur son terrain, sans le dire. Le structuralisme prôné par Braudel, et l'histoire quantitative ne seraient en fin de compte qu'un rattrapage par rapport à la géographie dont elle a su âprement s'inspirer. Il est d'ailleurs fort probable que l'histoire de demain, ne ressemble, ou du moins ne reprenne maints concepts de la géographie moderne, ceci peut être dans le cadre d'une futur dialectique, ou par le jeux du hasard. Alors pourquoi attendre tout ce temps? C'est le moment de se réapproprier ce territoire perdu. Les concepts défendus par le géographe, notamment ceux qui recouperaient l'histoire devraient être jaugé à notre niveau. Il est vrai que la marge de manoeuvre dans un savoir segmenté, et que s'intéresser à une autre discipline, c'est en quelque sorte le risque de se brûler les ailes pour Icar. Mais il faut oser. Ce sera certainement le travail des prochaines générations pour qui l'histoire que nous connaissons sera obsolète, car plongée dans plus de technicité, bon gré, mal gré. Ce jour là ce ne seront plus les sources que nous interrogerons, mais les sources qui nous interrogerons.
2-Le moteur de l'histoire comme fondement conceptuel.
La connaissance de l'histoire, c'est d'abord la connaissance des faits.
Personne ne dira le contraire. Mais les faits son issu de la « volonté » humaine avant tout. Même si il existe d'autres facteurs, je désignerai ce dernier comme étant déterminant. Le problème est d'en définir le moteur. Les faits et leur moteur sont tout aussi important l'un que l'autre. C'est pourquoi l'historien s'est forcé de faire une histoire des mentalités. C'est le concept de l'homme cerveau. Pourtant nous hésitons à aller plus loin dans cette démarche, car nous pénétrons dans le domaine de l'anthropologie, de la psychologie, et des sciences cognitives. Dans le schéma d'interprétation actantiel, on se délimite donc à définir les causes, mais non à en déterminer « le moteur ». Celui ci est porteur de sens, car c'est lui qui fait avancer les choses. Il est vrai qu'il est difficile de fixer un moteur à un objet, car rien ne prouve qu'il soit adapté. Le risque est gros de faire des contresens en contrariant les faits, qui eux sont têtus, c'est ce qui s'est déjà fait par ailleurs. C'est le choc de deux visions de la connaissance, elle même miroir du réel. L'une basée sur le postulat, l'autre sur le constat. Mais ce cheminement est nécessaire. Pourquoi? Car dans l'histoire structurelle et quantitative, l'un ne va pas sans l'autre, car ils sont à la base même du concept. Car comment rattacher à un objet diverses perceptions et d'en organiser les connaissances, sans en connaître le moteur?
3-A venir: la causalité en géographie.
Dans ce sens, il faut redéfinir nos priorités. Sachant que l'histoire doit avoir la connaissance des faits et qu'il doit les comprendre, tout en déterminant leur moteur porteur du sens propre de l'histoire. J'en déduis que l'interprétation du principe causalité, dont nous avons parlé précédemment, semble être un bon point départ. Voir de quelle façon va évoluer la détermination des faits épistémologiquement parlant, revêt une certaine importance, qui va nous permettre de déterminer à quelle point ce moteur est préhensible, et quelles réalités propres il revêt. Cela dans le but de définir de nouveaux outils pour l'historien de demain, si besoin en est.
ANNEXES
Extraits représentatifs de chaque texte.
Marx avait bien raison de dire « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience ». La seule objection que l'on pourrait faire à cette phrase célèbre se trouve dans notre chapitre précédent: c'est la langue qui crée la conscience humaine,mais il est évident que la recherche et plus tard la production de nourriture s'imposent à tous les êtres vivants.
Avant que les hommes pensent à cultiver la terre, la nécessité de la survie leur avait fait inventer les armes, premier produit culturel – et aussi les premiers outils pour dépecer et traiter les peaux- il est classique de désigner les premières cultures par les matériaux utilisés: âge de pierre, de bronze, de fer. La cueillette a produit pour sa part ses propres exigences créatrices: poteries, paniers. Ce genre de vie suppose des déplacements constants, aussi le oeuvres de culture demeurent-elles très rudimentaires à ce niveau, si l'on excepte les splendides peintures des cavernes. Comment les hommes ont-ils pensé à produire sur place leur nourriture, à devenir producteur au lieu de rester prédateur comme les animaux? [...]
Quoi qu'il en soit, l'agriculture est apparue au néolithique et a envahi la planète, les chasseurs et les éleveurs nomades n'étant plus que des survivances préhistoriques. C'est avec la récolte des céréales que commencent l'établissement sédentaire, pour pouvoir entreposer le grain, le moudre et transformer la farine en galettes. Les maisons et les silos, les fours et les meules étaient des investissements qui, contrairement aux camps temporaires, ne pouvaient être abandonnés facilement
Comme la montré Marvin Harris, dont nous nous inspirons largement dans tout ce chapitre, le rendement des armes de chasse, oeuvre de l'intelligence humaine a permis un accroissement de la population qui a entraîné à plus ou moins longue échéance la raréfaction du gibier. Lorsque la faune sauvage est pratiquement décimée sur une vaste portion du territoire, il faut, soit se déplacer très loin, soit trouver de nouvelles ressources alimentaires.
Jeannine ORGOGOZO-FACQ « La » culture? Quelle culture? Edition Jean Curutchet, 2000, P38
En somme, nous dit la psychologie évolutionniste, chez les humains, les hommes sont plus volages et les femmes plus fidèles. Les hommes recherches avant tout des femmes belles, et les femmes des hommes puissants; la jalousie porte sur la sexualité, celle des femmes plutôt sur les sentiments... Ces considérations assez peu romantiques, seraient confirmés par une multitude de recherches transculturelles sur les choix des partenaire, les différences d'âge entre conjoints, ou encore les stratégies de séduction respectives des hommes et des femmes
La psychologie évolutionniste a cherché à explorer bien d'autres facettes de la nature humaine. Dans L'Animal moral
,paru en 1994, la même année que l'ouvrage de S. Pinker, Robert Wright présentait une foule de travaux d'éthologie consacrés aux fondements naturels de la morale.
En matière de morale, l'idée de base est que le penchant qui nous pousse parfois à porter assistance à autrui (par compassion, empathie) s'inscrit dans une logique de survie parfaitement adaptée. En effet, dans le monde animal, cet instinct altruiste favorise les groupes qui développent de tels comportements: l'individu qui se sacrifie pour sa communauté augmente la chance de survie du groupe; inversement, les comportements égoïstes rendent la survie du groupe plus fragile. Chez les humains, il peut s'étendre sur de nouvelles bases, plus larges, s'investir non plus sur la seule parenté, mais en fonction de l'appartenance à des communautés culturelles plus ou moins larges, de la tribu à l'humanité toute entière.
Matt Ridley, dans The origins of the Virtue, cherche à trouver des fondements naturels à la coopération et à l'échange (chasse en groupe, division sexuelle du travail). L'auteur soutient que la tendance à coopérer et à agir en commun trouve ses racines dans des prédispositions naturelles. « La société n'a pas été inventé par des hommes raisonnables, elle est le produit de notre nature. »Toutes les études éthologiques sur les espèces sociales montrent que les comportements parentaux, l'évitement de l'inceste, les rituels de communication, les relations de pouvoirs, les comportements de coopération ne sont pas une exclusivité humaine et plongent leurs racines dans notre statu d'animal social « voilà pourquoi les mêmes thèmes traversent les cultures-la famille, les rites, les affaires, l'amour, la hiérarchie, l'amitié, la jalousie, la solidarité de groupe »
Jean-François DORTIER L'homme cet étrange animal... Aux origines du langage, de la culture et de la pensée. Edition sciences humaines, 2004, P92
Définitions.
-Actantiel: se réfère aux actants, c'est à dire aux personnes participant à l'action. Ici le terme est employé pour se référer à la causalité actantiel, c'est à dire résultant des décisions prises par des acteurs sociaux.
-Coévolution: il y a coévolution lorsque deux espèces évoluent en interagissant l'une sur l'autre. Quand on parle de coévolution culturelle, on fait donc référence, au cerveau et à la culture. C'est la loi des milles ans dont parlait Wilson.
-Métareprésentation: c'est « la représentation de représentation », c'est à dire la capacité de formuler des représentations de second ordre. Actuellement, ce type de représentation ne serait accessible qu'à l'homme.
-Symbolique(en anthropologie):
le mot symbole revêt deux significations implicites. Soit on l'emploie dans un sens très large, dans ce cas on admet que les symboles sont organisés en systèmes où chaque signe prend sens par rapport à un autre selon une logique d'opposition. On parle alors de système symbolique. Dans un sens plus restreint, le symbolique désigne les rituels, les cérémonies, les mythes, les pratiques magiques et sacrées.
Orientation bibliographique
La plupart des manuels de philosophie à l'heure actuelle, reprennent les acquis des sciences cognitives, de la psychologie, de l'anthropologie, de l'éthologie, concernant la culture, en plus des reflexions habituelles existant déjà sur le sujet. Vous pouvez consulter à ce sujet quelques ouvrages assez originaux:
Pour toute problématique se reportant à la culture du point de vu philosophique se reporté au manuel suivant: Alain MARCHAL, Christine COURME-THUBERT Philosophie terminales STG, STI, STL,SMS, édition Magnard, Avril 2006. v. chapitre 1, page 9 à 80.
Autres:
-J. PROUST, les animaux pensent-ils?, edition Bayard, 2003.
-E.TERONI, J.CATTET, Le chien, un loup civilisé, édition Le jour éditeur, 2004.
-G. BRONNER, « l'empire irréductible des croyances », in Sciences humaines n°149, Mai 2004.
-T. TODOROV, Mémoire du mal, tentation du bien, édition Robert Laffont, 2000.
-Harriet JISA, « la langue façonne-t-elle le monde? », in Aux origines des langues et du langage, sous la direction de J-M HOMBERT, édition librairie Arthème Fayard, 2005.
- Jean François DORTIER, « les idées pures n'existent pas » in sciences Humaines, numéro spécial n°1, « L'oeuvre de P. Bourdieu », 2002.
- A. CERCLE et A. SOMAT, Psychologie sociale, cours et exercices, édition Dunod, 2002.
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